L'équilibre entre simplification et protection des données à caractère personnel est une question clé. Que recouvre le débat identifiant unique versus identifiant sectoriel, ce dernier choix ayant été fait par la France ? Le premier enjeu, c'est celui du « décompartimentage ». On pouvait déjà « décompartimenter » nos vies physiques ; avec le numérique, c'est beaucoup plus facile. Or, on peut avoir envie de compartimenter sa vie, de ne pas permettre à quelqu'un de tisser un fil entre les cloisons de sa vie.
Deuxième enjeu, un enjeu de sécurité. C'est une question d'architecture d'ensemble : plus vous centralisez, plus vous pouvez devenir une cible potentielle ; a contrario, si vous ne mettez pas tous vos oeufs dans le même panier, vous pouvez réduire le niveau de risques. Aucune architecture n'est condamnée par elle-même, mais plus on centralise, plus il faut développer des mesures de sécurité performantes. Dernier enjeu, celui de la disponibilité : si vous reposez sur un seul système qui tombe en rideau, les effets systémiques sont majeurs.
L'équilibre n'est pas évident à trouver. Henri Verdier a évoqué un dispositif de remarquable, FranceConnect, qui permet de ménager un équilibre entre toutes ces préoccupations et qui est encore en voie d'évolution. La mission confiée à Mme Valérie Peneau, inspectrice générale de l'administration, sur l'identité numérique, les travaux de la Dinsic, permettront de faire émerger des idées pour améliorer encore le compromis déjà trouvé.