À la suite de l'apparition du débat sur les risques cancérigènes du glyphosate et sur saisine des commissions des affaires économiques et des affaires européennes de l'Assemblée nationale, nous avons commencé à travailler sur l'indépendance et l'objectivité des agences d'évaluation des risques. Nous avons, dans ce cadre, procédé à de nombreuses auditions. Les avis des experts divergent. Débordant la question du seul glyphosate, nous avons abordé les médicaments, les médicaments vétérinaires, les produits phytopharmaceutiques, les biocides, les produits chimiques, les additifs alimentaires, bref, tout ce qui peut menacer l'environnement et l'être humain.
Je vous livre une brève synthèse de nos observations, sur lesquelles mes collègues reviendront. Un besoin d'harmonisation aux niveaux européen et français apparaît d'abord, car tous les acteurs ne parlent pas le même langage. Ensuite, si de nombreux rapports sont produits sur ces sujets, tous ne répondent pas aux mêmes questions. Nous avons tenté de différencier le risque du danger immédiat. Les évaluations des agences s'appuient souvent sur les travaux des laboratoires. Elles sont perfectibles et nécessitent un suivi à long terme qui n'est pas toujours réalisé. Le but doit, en définitive, être de rassurer nos concitoyens, car les scandales à répétition, relatifs aux perturbateurs endocriniens par exemple, créent une inquiétude légitime. Mais on ne peut certes pas tout faire, et les évaluations ont un coût... Les commissaires européens, que j'avais rencontrés lors d'une précédente mission, sont unanimes : ils sont prêts à faire plus et mieux en matière d'évaluation et d'expertise, sous réserve de disposer des moyens nécessaires.