Intervention de Jocelyne Guidez

Réunion du 12 juin 2018 à 14h30
Questions d'actualité au gouvernement — Crise agricole et huile de palme

Photo de Jocelyne GuidezJocelyne Guidez :

Monsieur le président, madame la secrétaire d’État auprès du ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire, mes chers collègues, c’est une élue rurale qui s’exprime devant vous, une élue qui ne supporte plus l’abandon du monde paysan. Le constat est cinglant : nos agriculteurs sont à bout !

Hier encore, alors que je visitais des exploitations dans le département de l’Essonne, ces derniers m’indiquaient qu’ils n’en pouvaient plus.

Nous pouvons être fiers de leur engagement au service de la France, nous pouvons être fiers de la ruralité, je tiens à le souligner.

Toutefois, nos agriculteurs ne veulent plus de discours, ils attendent des engagements forts.

Les demandes sont bien là et les besoins augmentent : étiquetage clair des produits non conformes aux normes européennes et françaises, lutte contre la distorsion de concurrence de pays voisins, comme l’Espagne.

Désormais, une nouvelle problématique vient s’ajouter à cette situation : la production de biocarburant à base d’huile de palme. L’autorisation donnée à Total de modifier l’exploitation de l’usine de bioraffinerie de La Mède pour incorporer de l’huile de palme aura des effets dramatiques.

En Île-de-France, plus d’un agriculteur sur deux produit du colza. C’est donc toute une filière qui est menacée. La production nationale de colza pourrait enregistrer une perte de surface de 400 000 hectares. Cela ne sera pas sans conséquence sur la production de tourteaux, destinée à l’alimentation des animaux.

L’incompréhension est mêlée à un sentiment d’injustice. Sans faire de mauvais esprit, c’est la goutte d’huile qui fait déborder le vase !

Par ailleurs, comment la France va-t-elle justifier cette mesure face aux conséquences écologiques dramatiques qu’elle engendrera en Asie du Sud-Est, sans parler des risques pour la santé ?

Nous ne pouvons pas exiger de nos agriculteurs toujours plus de qualité en leur imposant autant de normes et, dans le même temps, favoriser une concurrence étrangère qui détruirait notre filière d’excellence. Cet effet de ciseaux est insoutenable.

Madame la secrétaire d’État, pouvez-vous nous indiquer les engagements que vous comptez prendre à ce sujet, ainsi que la politique qui sera menée par le Gouvernement pour le monde agricole et rural ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion