Nous n’avions jamais douté, cher collègue Martial Bourquin, que vous aviez à cœur la question de la protection patrimoniale.
Finalement, cet article 7 de la proposition de loi nous donne l’occasion de dire que, parmi les dimensions de la revitalisation des centres-villes et des centres-bourgs, figure justement la protection patrimoniale. Nous savons bien qu’elle en est même un élément constitutif. C’est un enjeu de qualité de vie, c’est un enjeu économique, c’est un enjeu d’attractivité, c’est un enjeu de rayonnement. Autant de vertus que, aujourd’hui, dans cet hémicycle, nous pouvons collectivement mettre en avant.
Bien sûr, il aurait été vain et contre-productif d’opposer l’objectif de protection patrimoniale à celui de revitalisation des centres-villes. Il s’agit de trouver le juste équilibre pour que l’un ne se fasse pas au détriment de l’autre, de faire en sorte que l’intelligence et l’ingénierie se déploient et bénéficient à l’un et à l’autre, finalement, de conjuguer ces deux exigences.
C’est dans cette perspective que la commission de la culture a voté unanimement la réécriture de l’article 7 proposée par le rapporteur pour avis, notre collègue Jean-Pierre Leleux, après une discussion – une collaboration, dirais-je même – avec les deux auteurs de la proposition de loi. Je me félicite vraiment que nous soyons parvenus à cette nouvelle rédaction, qui permet de mettre en avant la question de la protection patrimoniale.
Notre groupe ira un peu plus loin, c’est vrai. De manière pragmatique, nous proposerons des amendements pour mettre l’accent sur la question du dialogue entre les élus et les architectes des bâtiments de France, sur les missions assignées à ces derniers et sur le temps qui leur est laissé pour les mener, car, vous le savez, ils sont de moins en moins nombreux. Aujourd’hui, l’ampleur de leur mission fait qu’ils peuvent être dans l’incapacité de rendre des travaux de qualité. Ne l’oublions pas.
Enfin, il nous faut passer d’une culture parfois conflictuelle – nous avons tous eu, mes chers collègues, des expériences à la fois douloureuses et heureuses avec les ABF – à une culture de l’échange et du compromis. L’intérêt général n’en sera que mieux préservé.
Au demeurant, nous ne sommes qu’aux prémices de la discussion sur la protection patrimoniale. Lors de l’examen du projet de loi ÉLAN, nous débattrons de nouveau de la question des ABF et de la qualité architecturale. Je ne doute pas que, grâce à l’attention que nous portons collectivement à cette question, la protection patrimoniale sortira renforcée de nos débats.