Intervention de Sophie Cluzel

Réunion du 19 juin 2018 à 9h30
Questions orales — Accessibilité du métro parisien dans le cadre de l'organisation des jeux olympiques et paralympiques 2024

Sophie Cluzel :

Madame la présidente, mesdames, messieurs les sénatrices et sénateurs, monsieur le sénateur Jomier, le réseau de transports en commun francilien est, fort heureusement, d’ores et déjà largement accessible aux personnes à mobilité réduite. Vous l’avez rappelé, la majorité des bus parisiens le sont, tout comme 200 lignes franciliennes, soit plus de 70 % du réseau des bus de banlieue, l’ensemble des lignes de tramway et 63 gares RER. Enfin, la moitié des 375 gares SNCF franciliennes, représentant 95 % du trafic total, sont ou seront accessibles en 2024.

Pour autant, vous avez totalement raison, en dehors des stations de métro récentes, toutes accessibles, celles du métro historique ne le sont pas. Elles présentent en effet une série de difficultés techniques qui ont conduit le législateur de 2005 à les exempter largement de l’obligation de mise en accessibilité, à condition que des transports de substitution soient mis en place.

C’est sur cette base qu’Île-de-France Mobilités, au conseil d’administration duquel siègent plusieurs de vos collègues conseillers parisiens, a concentré ses efforts sur le réseau de bus parisien, qui a été rendu accessible en totalité et fait office de réseau de substitution.

À la veille d’accueillir dans notre capitale une manifestation mondiale d’un aussi haut relief que les jeux Olympiques et Paralympiques, il reste possible de faire preuve collectivement de plus d’agilité pour progresser sur l’accessibilité d’un réseau centenaire, comme Londres a su le faire en 2012. Je reviens justement de la capitale britannique, avec Élisabeth Borne, après plusieurs autres déplacements, pour étudier les solutions trouvées.

C’est pourquoi l’article 23 de la loi du 26 mars 2018 relative à l’organisation des jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 prévoit que les autorités organisatrices des transports concernées, dont Île-de-France Mobilités, devront élaborer un rapport dans un délai de dix-huit mois contenant « de nouvelles propositions pour développer l’accessibilité universelle des modes de transports nécessaires pour rejoindre les sites liés à l’organisation et au déroulement des jeux » - accessibilité « universelle », monsieur le sénateur.

Avec Élisabeth Borne, nous avons saisi conjointement la présidente d’Île-de-France Mobilités pour lui faire part de la totale disponibilité des services de l’État pour avancer sur ce rapport.

Je compte sur ce document pour identifier les pistes d’amélioration de l’accessibilité des transports à tous les types de handicaps, qui pourraient notamment amener à compléter ou accélérer les aménagements prévus dans les schémas directeurs d’accessibilité dans des délais compatibles avec la tenue des Jeux en 2024.

Je suis, pour ma part, favorable à ce que toute proposition d’évolution du cadre réglementaire soit explorée pour faciliter la mise en accessibilité du métro parisien. Ainsi, la possibilité juridique et pratique d’une mise en accessibilité de stations stratégiques, et non de l’ensemble d’une ligne, devra être examinée, tout comme devront être aussi examinées de nouvelles modalités d’évacuation, qui devront être conformes aux dispositions du règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de panique dans les établissements recevant du public.

Vous l’avez très bien dit, l’accessibilité des sites olympiques pour toutes les personnes handicapées, au travers notamment du métro parisien, représente un enjeu essentiel pour la réussite des jeux de 2024, pour la participation de tous à tout.

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