Intervention de Nadia Sollogoub

Réunion du 19 juin 2018 à 9h30
Questions orales — Cursus d'études de médecine en milieu rural

Photo de Nadia SollogoubNadia Sollogoub :

Madame la secrétaire d’État, je suis élue dans la Nièvre, département particulièrement et dramatiquement concerné par la baisse de démographie médicale et où les patients rencontrent désormais les plus grandes difficultés pour se faire soigner.

Pour mémoire, la densité de médecins généralistes y est de 82 pour 100 000 habitants, alors qu’elle est de 96 en Bourgogne-Franche-Comté et de 104 en France. La perte de chance des patients en situation d’urgence vitale y est la plus élevée de la région Bourgogne-Franche-Comté, alors que, parallèlement, l’avenir de certains services est menacé faute, semble-t-il, de personnel soignant. Ainsi, l’absence d’urgentiste est la raison invoquée pour la fermeture éventuelle des urgences de nuit à l’hôpital de Clamecy, et l’absence de pédiatre pour la fermeture de la maternité de Cosne-sur-Loire.

Face à cette situation, il est bien évident que les habitants et les élus de la Nièvre ne pourront pas se contenter de prendre leur mal en patience et de serrer les dents, les doigts croisés, en attendant l’arrivée promise en 2025 de médecins, espérons-le, en nombre suffisant, encore que l’accroissement du nombre n’offre aucune garantie de répartition territoriale. Outre l’ouverture d’une antenne de PACES de proximité à Nevers pour permettre à des étudiants de la Nièvre de se former à la médecine, ce qui est un besoin pressant, plusieurs mesures immédiates pourraient être mises en œuvre.

Tout d’abord, il paraît indispensable d’ouvrir des stages de médecine générale dans la Nièvre à des étudiants des facultés de médecine de Clermont-Ferrand, de Tours et surtout de Paris, qui ne sont qu’à 200 kilomètres chacune et qui sont très fréquentées par les étudiants nivernais pour d’évidentes raisons d’accès, en transport ferroviaire notamment.

Il faut ensuite permettre à des étudiants de la faculté de médecine de Dijon de suivre une partie de leur cursus à l’hôpital de Nevers, selon l’ancien modèle des hôpitaux périphériques, qui a permis à de nombreux jeunes étudiants de s’ancrer dans un territoire rural, où ils sont restés par la suite.

Il importe enfin de faciliter la labellisation de deux à trois sites pluridisciplinaires comme « maisons de santé universitaires » dans le département, au sens où le prévoit l’arrêté du 18 octobre 2017, ce qui faciliterait grandement la réalisation de stages en médecine ambulatoire en milieu rural profond.

Je vous demande, en conséquence, madame la secrétaire d’État, de bien vouloir m’indiquer si le Gouvernement entend faire explorer ces pistes d’évolution concrètes ou, à défaut, de me préciser les orientations qu’il entend privilégier.

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