Intervention de Jean-Pierre Decool

Réunion du 19 juin 2018 à 9h30
Questions orales — Encouragement des langues minoritaires

Photo de Jean-Pierre DecoolJean-Pierre Decool :

Madame la secrétaire d’État, dans la lettre adressée, le 31 mars 2017, à certaines associations, notamment de défense du flamand occidental, Emmanuel Macron, candidat à l’élection présidentielle, s’était engagé à relancer l’adoption de la Charte européenne des langues minoritaires et régionales.

Certes, la décision du Conseil constitutionnel en date du 15 juin 1999 considère que ce texte était inconstitutionnel parce qu’il portait atteinte aux articles 1er et 2 de la Constitution, disposant que la République est indivisible et que sa langue est le français. Ces principes interdisent qu’il soit reconnu des droits, par exemple, linguistiques, à un groupe humain identifié et distinct du corps national indivisible. Il ne peut exister des droits propres à certaines communautés.

Toutefois, je fais le constat que l’enseignement bilingue existe au pays basque, en Bretagne, en Corse, en Occitanie, en Alsace, au pays catalan et en outre-mer.

L’enseignement du flamand occidental a pris du retard, selon ses défenseurs. Ces derniers ont lancé des actions afin de déclencher, de la part des pouvoirs publics, un certain nombre d’initiatives.

En 2007, une expérimentation de l’enseignement du flamand occidental a été lancée dans six écoles de la région Hauts-de-France, mais l’initiative ne s’est pas étendue. Or, selon le code de l’éducation, la durée maximale d’une telle initiative est de cinq ans.

En réalité, le flamand occidental ne serait pas inscrit au registre des langues régionales du ministère de l’éducation nationale, considérant que cette langue serait assimilée au néerlandais.

Néanmoins, je précise avec satisfaction que les élus de la région Hauts-de-France ont accepté de créer un office public du flamand occidental, à l’instar du breton et de l’alsacien. Ainsi, 70 000 euros seront accordés afin « d’accompagner les associations à la préfiguration de cet office ».

Le but est de créer une structure adaptée au développement de cette langue régionale dans le domaine de la culture, de l’emploi et de l’enseignement.

Toutefois, cet effort n’est qu’une étape aux yeux des intéressés, qui souhaitent institutionnaliser l’enseignement de cette langue dans les écoles publiques.

S’il ne s’agit pas de revendiquer une langue co-officielle, je demande si, culturellement, madame la secrétaire d’État, vous entendez encourager l’apprentissage d’une langue locale, qui n’est en rien une menace à l’unité ou à l’indivisibilité de la République, mais une démarche culturelle régionale sans être une revendication régionaliste.

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