Monsieur le sénateur, je vous prie d’excuser le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, qui m’a chargée de vous apporter une réponse ce matin.
La préservation et la transmission des diverses formes du patrimoine des régions françaises, linguistique et culturel, sont importantes et font l’objet de la plus grande attention de la part du ministère de l’éducation nationale.
C’est dans cet esprit qu’est examinée la situation du flamand occidental, qui peut trouver une place à l’école.
En effet, l’article L. 312–11 du code de l’éducation dispose que les enseignants des premier et second degrés « sont autorisés à recourir aux langues régionales, dès lors qu’ils en tirent profit pour leur enseignement. Ils peuvent également s’appuyer sur des éléments de la culture régionale pour favoriser l’acquisition du socle commun de connaissances, de compétences et de culture et des programmes scolaires ».
En outre, l’enseignement du néerlandais dont vous avez parlé, qui est une langue de communication avec la région flamande de Belgique et les Pays-Bas, est une priorité pour l’académie de Lille, notamment pour le département du Nord, aussi bien pour l’enseignement primaire que pour le collège et le lycée.
L’apprentissage de cette langue répond notamment à de forts enjeux économiques et d’employabilité. De fait, c’est la connaissance de la langue néerlandaise qui permet aux élèves de la zone frontalière de trouver des débouchés professionnels de l’autre côté de la frontière, ce qui n’exclut pas, bien sûr, une connaissance de ses variations dialectales.
Ainsi, la proximité linguistique de la langue régionale flamande avec la langue néerlandaise peut être avantageusement mise à profit lors des séances consacrées à l’apprentissage de cette dernière ; un travail peut être mené sur les nuances dialectales et sur les réalités culturelles – coutumes, expressions, art – de l’espace linguistique du franco-flamand.
Signalons aussi qu’un enseignement de la variante française du flamand occidental est présent dans trois écoles primaires publiques, dans le cadre d’une expérimentation. La poursuite de cette expérimentation dépendra des conclusions de l’évaluation qui sera conduite par les services de l’académie de Lille.
Enfin, à l’école primaire, la sensibilisation au flamand occidental et à la culture qu’il porte peut aussi faire l’objet d’activités éducatives et culturelles complémentaires conduites durant le temps périscolaire – temps important ! –, en lien, par exemple, avec les associations locales bénéficiant d’un agrément pour intervenir en milieu scolaire.
Au total, nous sommes attentifs à ce que cet apprentissage culturel perdure dans cette région.