Intervention de Didier Marie

Réunion du 20 juin 2018 à 14h30
Immigration droit d'asile et intégration — Article 5

Photo de Didier MarieDidier Marie :

Cet amendement vise à garantir que le demandeur d’asile sera entendu, au moment de son entretien devant l’officier de protection de l’OFPRA, dans la langue dans laquelle il peut se faire comprendre.

Cet entretien est sans doute l’étape la plus essentielle pour le demandeur d’asile, celle au cours de laquelle il fera le récit de son histoire, de ses persécutions et de son parcours. Cela exige d’assurer que le demandeur pourra utiliser une langue qui lui permet de se faire comprendre, c’est-à-dire de pouvoir utiliser un vocabulaire suffisamment précis et subtil. Dès lors, il n’est pas acceptable que l’entretien puisse se faire, comme le prévoit le projet de loi, dans une langue dont le demandeur d’asile a une connaissance « suffisante ».

Avoir une connaissance suffisante ne signifie pas nécessairement être en mesure de se faire correctement comprendre par l’autre. Nous sommes nombreux, dans cet hémicycle, à avoir une connaissance suffisante de l’anglais, de l’allemand, voire de l’espagnol, par exemple, pour converser dans cette langue. Mais serions-nous capables, confrontés à une telle situation, de raconter précisément pourquoi nous aurions fui notre pays, quelles tragédies nous aurions vécues et quelles persécutions nous aurions subies, a fortiori dans un état de vulnérabilité maximale ? Mettez-vous à la place du demandeur d’asile et réfléchissez à votre vote…

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