Intervention de Roger Karoutchi

Réunion du 20 juin 2018 à 14h30
Immigration droit d'asile et intégration — Article 6

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

Monsieur le ministre d’État, je serais tenté de vous suivre…

Je ne peux laisser sans réponse certains propos. La France, soudain, découragerait les demandeurs d’asile ? Il y en a eu 40 000 en 2011, il y en a 125 000 en 2018 : leur nombre a été multiplié par trois en six ans, et l’on nous accuse de décourager les demandeurs d’asile ! Mes chers collègues, vous avez une conception de l’arithmétique assez curieuse !

Il est clair que la politique actuelle de l’asile ne décourage pas les demandeurs. À la place du Gouvernement, je définirais une politique de l’asile certainement plus rigoureuse, en m’attachant particulièrement à la détermination des pays d’origine sûrs.

Nous le savons bien, les demandeurs d’asile déboutés par l’OFPRA sont déjà accompagnés par des associations, des avocats devant la CNDA. Ils peuvent former leur recours en quinze jours.

Cependant, monsieur le ministre d’État, je suivrai finalement la commission, qui a créé une nouvelle cohérence du texte en renforçant un certain nombre de ses dispositifs, en particulier en matière de contrôles ou de définition des plafonds par le Parlement.

Bien sûr, c’est un débat compliqué. Pour ma part, je ne crois absolument pas que nous dissuadions les demandeurs d’asile. Monsieur le ministre d’État, vous avez raison : si l’on ne parvient pas à traiter les dossiers dans des délais assez brefs, que ce soit devant l’OFPRA ou devant la CNDA, nous aurons toujours davantage de demandeurs, et l’opinion publique ne l’acceptera pas.

Néanmoins, par cohérence et par fidélité envers le rapporteur et le président de la commission des lois, je soutiendrai le texte élaboré par celle-ci.

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