Nous avons tous beaucoup d’amitié pour Thani Mohamed Soilihi et nous comprenons la situation très difficile dans laquelle se trouve Mayotte. Il y a six ans, M. Cointat, M. Desplan et moi-même avons remis, au nom de la commission des lois, un rapport comportant des propositions très précises. Depuis, M. Christnacht – je tiens à le citer – a réalisé un travail très approfondi.
Monsieur le ministre d’État, nous savons quel est le problème. Le problème, c’est que tous les jours des bateaux appelés kwassa-kwassa transportent des gens, au péril de leur vie, pour arriver de manière illégale. Il s’agit de passeurs qui œuvrent dans l’illégalité la plus complète grâce à des connivences et à de la corruption. Il faut l’empêcher, ce qui ne pourra se faire que si la République française passe un accord avec les Comores : il n’y a pas d’autre solution, quels que soient les contentieux qui existent, monsieur le ministre d’État. Cette coopération devra être douanière et policière.
On ne peut pas continuer ce système infernal et qui n’en finit pas où des gens arrivent, sont interceptés par la gendarmerie, vont dans un centre de rétention – qui a d’ailleurs été rénové –, en partent deux jours après, retournent chez eux, puis reviennent à Mayotte quelques jours après, etc.
Il n’y a pas d’autre solution que de garantir un État de droit. J’ai vu, monsieur le ministre d’État, que le préfet de Mayotte a lancé cette semaine un groupe de réflexion sur l’immigration clandestine. C’est très bien, mais l’heure n’est plus tellement aux groupes de réflexion, il est plutôt temps de trouver des solutions et de les mettre en œuvre. C’est une question de sécurité publique et de respect des règles !