Je souhaite en fait répondre à M. le rapporteur pour avis.
Ce débat montre une certaine nostalgie de la circulaire Guéant. On entend les mêmes arguments : il serait bon que, une fois qu’on les a formés, les étudiants repartent dans leur pays… Or, si on dit à un étudiant qu’il n’aura plus sa place en France, on rend notre pays beaucoup moins attractif. Regardez simplement les chiffres et la crédibilité de l’enseignement supérieur français après la circulaire Guéant et les effets qu’elle a eus. Je ne pense pas que ce soit très utile de recommencer ce genre de choses.
En outre, prenons le cas d’une personne qui, après ses études, quitte la France, soit parce qu’elle ne peut pas y rester, soit parce qu’elle veut tenter une carrière dans un autre pays. Si elle ne souhaite pas rester chez elle et qu’on lui répond « non, la France, c’est fini, tu as fait tes études, maintenant c’est terminé », eh bien, elle ira voir ailleurs ! On a exactement le même débat qu’il y a six ans, avec les mêmes arguments et les mêmes lunes.
Les quelques années qui suivent l’enseignement supérieur font réellement partie intégrante du cursus. L’attractivité de la France en matière d’enseignement supérieur ne peut donc pas être séparée de la manière dont elle traitera ces quelques années. On ne peut d’ailleurs pas parler d’attractivité si on renvoie les gens chez eux ! N’oubliez pas que la mobilité aujourd’hui est mondiale ; ce n’est pas parce qu’il n’y a plus de place pour ces gens en France qu’ils retourneront dans leur pays s’ils ne le veulent pas. Ils iront ailleurs et seront perdus pour nous.