Lors du discours qu’il a prononcé l’été dernier à Orléans, le Président de la République a insisté sur le rôle essentiel que jouent la culture et l’éducation dans l’intégration des primo-arrivants. Naturellement, l’apprentissage de la langue et la connaissance des valeurs de la République, qui impliquent de faire un détour par l’histoire de France, sont fondamentaux. Néanmoins, l’intégration passe aussi par l’accès à la culture, l’éducation et le sport.
Si l’éducation renvoie en partie à l’acquisition de savoirs, la culture et le sport suscitent un éveil de nature différente. En effet, la pratique culturelle et sportive fait entrer en jeu le lien social : alors que l’apprentissage de la langue ou des principes républicains peut se révéler solitaire, les activités culturelles et sportives se déroulent bien souvent en groupe. Elles conduisent le primo-arrivant à avoir des rapports autres que ceux qu’il a pu connaître depuis son arrivée, des rapports qui, par exemple, ne sont pas marqués par les devoirs qu’il a envers l’administration – tout simplement, des rapports humains !
Les interactions et échanges qui naissent sous ce jour favorisent le partage et l’intégration des primo-arrivants. Dans nos territoires, nous connaissons tous des associations culturelles ou sportives qui œuvrent en ce sens. Nous savons leur importance pour l’intégration des primo-arrivants. N’oublions pas que, pour ces derniers, la pratique culturelle et sportive est parfois une échappatoire vitale à leur quotidien ou à l’expérience qui a précédé leur arrivée en France.
En ce qui concerne plus spécifiquement la culture, sans faire de grand discours sur le sujet, je crois qu’il faut au moins rappeler à quel point il s’avère indispensable de la partager, afin d’intégrer dignement et réellement tous les facteurs de compréhension de notre pays et de ses habitants. C’est un vecteur d’intégration important.
D’après Jean Vilar, « la culture, ce n’est pas ce qui reste quand on a tout oublié, mais au contraire, ce qui reste à connaître quand on ne vous a rien enseigné. » Nombreux sont les exilés à qui beaucoup de choses ont été enseignées ; là ne réside pas la question. En revanche, cette idée que la culture est tout autant une conquête de l’espoir à s’approprier résonne profondément avec la vie des exilés à leur arrivée chez nous. C’est pourquoi il est proposé d’étendre les finalités du parcours d’intégration républicaine en prévoyant qu’il donne accès à la culture, à l’éducation et au sport dès le début.