Lorsqu’on a su que l’avis de la commission était défavorable, à deux reprises, on s’est dit qu’on ne s’était pas bien compris, monsieur le rapporteur. Vous avez dit que, de toute façon, la grande distribution saurait contourner ou détourner la loi. Or supprimer l’usage du mot « gratuité » et de ses dérivés et synonymes dans la promotion des produits alimentaires a pour but de faire sortir ce terme du commerce des aliments. Un produit alimentaire étant composé de matières premières élevées ou travaillées par un producteur, il ne peut être considéré comme gratuit. Un aliment a une valeur intrinsèque et un coût de production.
Nous sommes peut-être dans le domaine du symbole, mais les mots ont leur importance, à l’heure où nombre d’agriculteurs ne se sentent pas considérés pour leur travail. Il convient certes d’agir concrètement pour leur redonner du revenu, mais aussi de changer nos représentations collectives sur le vrai prix, sur la vraie valeur des produits alimentaires.
Il se trouve que cet amendement a été déposé à l’Assemblée nationale par notre collègue députée Nicole Le Peih, élue du Morbihan. Après que celui-ci a été adopté, le plus grand quotidien régional français, dont je ne citerai pas le nom, …