Intervention de Sophie Primas

Réunion du 27 juin 2018 à 21h30
Relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire — Article 9 bis

Photo de Sophie PrimasSophie Primas :

« Trois pour deux » ; « deux achetés, un payé » ; « trois achetés, un remboursé »… Ces formules promotionnelles n’en finissent pas ! Comme vous le savez, j’ai travaillé dans la grande distribution, et je sais bien que celle-ci a une imagination débordante, qui donnerait lieu à une jurisprudence tout aussi débordante…

Ces propositions, je le comprends, sont séduisantes, et moi aussi je déteste le mot « gratuit », parce que rien n’est gratuit : ces produits sont fabriqués à la sueur du front de ceux qui les façonnent, sans compter leur coût de production et leur valeur intrinsèque. De même, je déteste qu’on puisse faire croire à quelqu’un qu’il achète quelque chose qui ne vaut rien : un produit, quel qu’il soit, a une valeur, et ce mot « gratuit », je le répète, est vraiment détestable. Mais, là, nous devons faire la loi, et non pas les titres du 20 heures. Pardonnez-moi de l’avoir souligné, monsieur Labbé. Et cette loi sera « détournée » – je sais que ce n’est pas le bon terme, monsieur le rapporteur –, disons, débordée par l’imagination promotionnelle et l’imagination de la communication.

Certes, nous nous ferions plaisir en votant ces amendements, mais faisons plutôt le choix d’un travail sérieux en encadrant les promotions. De plus, les produits alimentaires ne sont pas seuls concernés par la gratuité : l’ABS ou l’extension de garantie qu’on vous offre lors de l’achat d’une voiture ne sont pas gratuits, ils ont une valeur. Pourquoi, dès lors, une fois de plus, ne viser que l’alimentaire ?

Cette question de la valeur des choses, de la perception de leur coût est un vrai problème, mais ces amendements le prennent par le mauvais bout. Notre rôle n’est pas de nous faire plaisir.

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