Monsieur Labbé, parrainer votre colloque ne me pose pas de difficulté, au contraire : il est toujours bon de débattre et de réfléchir de manière collective sur la manière dont nous devons anticiper l’évolution de nos modèles agricoles et de notre agriculture.
Il est singulier de demander un rapport sur la PAC au moment même où nous sommes en train de défendre un budget pour la prochaine PAC. Je préférerais que les parlementaires me soutiennent pour promouvoir un budget ambitieux pour une PAC simplifiée, plus lisible, qui préserve les filets de sécurité nécessaires à l’ensemble de nos agriculteurs. À cet égard, nous avons toujours dit que nous refusions les cofinancements nationaux pour le premier pilier, parce que la PAC est une politique européenne : nous n’y reviendrons pas, c’est une ligne rouge que nous avons toujours défendue et nous continuerons à le faire.
De même, comment vous remettre un rapport sur des accords commerciaux qui ne sont pas encore signés ? Je comprends qu’ils puissent susciter des craintes pour un certain nombre de nos filières – la filière sucre, la filière bovine –, mais, pour l’heure, on ne peut pas encore pointer de responsabilité particulière. Là aussi, nous avons la volonté de défendre des lignes rouges pour ce qui concerne les standards de qualité, les conditionnalités d’entrée des produits sur notre territoire. La réponse ne saurait être que française ; elle doit aussi être européenne.
Concernant l’agriculture biologique, nous réalisons des efforts importants. L’objectif est de faire passer de 6, 5 % à 15 % la part de la surface agricole utile consacrée à l’agriculture biologique. Pour atteindre cet objectif ambitieux, il est nécessaire de faire le pari de la conversion, mais nous n’avons en aucun cas supprimé l’aide au maintien en agriculture biologique. Toutes les demandes d’aide au maintien déposées jusqu’au 1er janvier 2018 sont prises en compte, et ce pour les trois ou quatre prochaines années. Nous continuons donc dans cette voie, mais nous avons aussi besoin que, demain, de nouveaux agriculteurs se convertissent à l’agriculture biologique, que des terres soient réservées à cette forme d’agriculture, qu’un certain nombre de formations soient ouvertes dans nos lycées agricoles, qui préparent les jeunes à l’excellence agricole.