Intervention de Stéphane Travert

Réunion du 28 juin 2018 à 14h30
Relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire — Article 11

Stéphane Travert :

Cet article est très important, car il met en œuvre les objectifs inscrits dans la feuille de route pour la politique de l’alimentation 2018-2022. Nous entendons utiliser le levier de la restauration collective pour améliorer les revenus des agriculteurs, leur offrir de nouveaux débouchés commerciaux. Nous souhaitons voir intégrer dans les repas servis par la restauration collective des produits bio, des produits sous signe officiel d’identification de la qualité et de l’origine – SIQO – ou des produits sous label. Nous n’opposons pas, bien évidemment, les modèles les uns aux autres, et nous considérons que l’agriculture conventionnelle fournit elle aussi des produits de grande qualité. Si nous atteignons cet objectif, il sera possible demain de diminuer la part des viandes importées dans l’approvisionnement de la restauration collective. Elle est de 70 % aujourd’hui, ce qui est trop important.

Nous devons travailler avec les filières pour qu’elles puissent se saisir de ces opportunités commerciales, d’une part, et pour structurer une offre autour des produits bio, d’autre part. Je ne reviens pas sur l’objectif de 15 % de la surface agricole utile consacrée à l’agriculture biologique à l’horizon de 2022.

Je voudrais également vous livrer quelques éléments concernant le coût. On entend souvent dire qu’utiliser dans la restauration collective des produits bio ou sous SIQO conduirait de facto à une augmentation du prix des repas. Aujourd’hui, 57 % des établissements incorporent déjà des produits bio dans les menus. Par conséquent, on ne part pas de rien. Chacun d’entre vous a d’ailleurs pu constater que, dans sa collectivité, son département, sa commune, un certain nombre d’expérimentations ont été menées. Bien souvent, cependant, les maires se heurtent à une difficulté, celle de trouver en quantité suffisante des produits bio pour approvisionner les écoles, les EHPAD ou les hôpitaux. Il est donc nécessaire de structurer cette offre.

Parmi les établissements qui servent déjà des produits bio, 50 % n’ont aucun surcoût, grâce à un mécanisme de lissage avec les autres repas et aux mesures de maîtrise du gaspillage, qui permettent une diminution d’un tiers du surcoût. Le projet de loi comporte des dispositions visant à amplifier ce mouvement. Par exemple, pour un hôpital servant 1 700 repas par jour, il est possible, en travaillant sur le gaspillage alimentaire, d’économiser 193 000 euros par an. Cette économie est de 13 000 euros pour un collège servant 300 repas quotidiennement.

Nous allons donc travailler à mettre en œuvre de manière combinée plusieurs leviers : la lutte contre le gaspillage, l’amélioration de la gestion des achats, la modification du code des marchés publics, afin d’offrir plus de souplesse aux collectivités, et l’adéquation fine des volumes aux besoins.

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