Cet amendement va dans le même sens que celui de Joël Labbé.
Nous cherchons à mener une expérimentation consistant en l’obligation de proposer, chaque jour, un repas de substitution végétalien quotidien dans les services de restauration collective qui propose au moins deux entrées et deux plats principaux distincts.
En effet, la législation impose de servir de la viande, du poisson et des produits laitiers à une fréquence définie. Il nous paraît indispensable d’assouplir cette norme pour celles et ceux qui en feraient la demande, en introduisant des menus de substitution végétaliens, dès lors que la capacité du restaurant collectif le permet.
L’élevage intensif, en particulier l’élevage bovin, représente 14, 5 % des émissions de gaz à effet de serre, soit peu ou prou l’équivalent de tous les véhicules terrestres, maritimes et aériens de la planète. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le GIEC nous indique que pour limiter le réchauffement climatique dans la limite de deux degrés, l’humanité doit diviser par deux sa consommation de viande et aller vers une consommation de qualité.
Avec vingt kilos de poissons consommés par être humain et par an, les ressources halieutiques sont aussi menacées, 31 % des stocks de poissons mondiaux sont surexploités et 11 % des espèces sont menacées de disparition, notamment celles que nous consommons le plus. Le poisson est tellement essentiel à la survie de l’humanité qu’il faut instaurer une pêche durable et responsable, en laissant les espèces se reproduire, donc diminuer notre ponction sur les océans.
Pour toutes ces raisons, il est indispensable de faire évoluer nos modes de consommation, en vue d’amorcer une diminution de la production carnée et d’en finir avec la surpêche. Il est du rôle du législateur d’accompagner les citoyens déjà engagés dans cette démarche.
Une telle expérimentation permettrait également de sensibiliser et d’éduquer les autres, en particulier les plus jeunes, à un type d’alimentation qui comprenne moins de viande, mais qui soit plus local et de qualité, dans l’intérêt des éleveurs. Elle invitera nos cuisiniers à renouveler et à enrichir le vaste répertoire de la cuisine française, en inventant de nouvelles recettes à base de protéines végétales.
Elle permettra, enfin, de lever le préjugé selon lequel une alimentation équilibrée nécessite de manger de la viande à tous les repas, alors que tous les spécialistes, y compris ceux de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, l’ANSES, considèrent que manger cinq fois de la viande et deux fois du poisson chaque semaine est largement suffisant.
La forme souple de cette proposition reposant sur le volontariat des clients de la restauration collective invite tout à chacun à le voter.