Intervention de Angèle Préville

Réunion du 28 juin 2018 à 21h10
Relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire — Article 11 ter

Photo de Angèle PrévilleAngèle Préville :

Une semaine après la réception par la commission du développement durable de la secrétaire d’État auprès du ministre de la transition écologique et solidaire à propos de la feuille de route du Gouvernement sur l’économie circulaire, et compte tenu du caractère sensible de cette question pour les sénateurs, il me semble naturel que le Sénat s’emploie à limiter la consommation de plastique en France.

L’interdiction des bouteilles en plastique dans la restauration collective est donc positive, mettons-la en œuvre, et ce le plus rapidement possible. Le plastique n’est pas biodégradable. Il se casse jusqu’à former de tout petits morceaux. Je vous rappelle que l’on a longtemps cru que les plastiques étaient chimiquement inertes, jusqu’à ce que l’on découvre le problème du bisphénol A.

Boire de l’eau issue de bouteilles en plastique, c’est prendre un risque inutile pour la santé, dans un pays où l’eau potable est presque accessible à tous.

Une étude réalisée par des chercheurs de l’université de l’État de New York en mars dernier, et abondamment relayée par la presse française, a mis en évidence la présence de microparticules de plastique dans 93 % des bouteilles d’eau examinées, produites par deux cent cinquante grandes marques à travers le monde, dont des marques françaises. Il y en aurait ainsi deux fois plus que dans l’eau du robinet.

Il y a un lien, et cette étude le montre, avec certains types de cancer, la diminution de la quantité de spermatozoïdes ou encore l’augmentation de certaines maladies, comme le trouble du déficit de l’attention ou l’autisme. L’influence des microparticules de plastique sur certaines maladies est corroborée par de nombreuses études.

La consommation de plastique a également un impact sur notre santé par d’autres biais. Désormais présent dans la mer en grande quantité et en très petits morceaux, le plastique est ingéré par les poissons et se retrouve directement dans nos assiettes.

Un autre enjeu doit donc nous inciter à limiter le plastique : l’enjeu environnemental. La pollution au plastique est un fléau mondial, et la France n’est pas en reste. Je vous rappelle que l’on parle maintenant de continents en plastique ! Je vous invite, la prochaine fois que vous irez au bord de la mer, à examiner de très près le sable. Lorsque vous y découvrirez de tout petits morceaux bleus, verts, rouges, vous saurez que c’est du plastique.

Pour moins polluer, il faut évidemment mieux gérer les déchets, mais en produire moins facilite la réalisation de cet objectif.

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