Monsieur le sénateur, je suis totalement défavorable à votre amendement.
Aucun fondement scientifique ne permet aujourd’hui de considérer que les huîtres triploïdes pourraient nuire à la biodiversité. En effet, elles sont stériles et ne peuvent donc pas se reproduire.
Par ailleurs, toutes les huîtres nées en écloserie ne sont pas forcément des huîtres triploïdes et on connaît aujourd’hui l’origine de la mortalité des coquillages.
Il se trouve que j’ai exercé des responsabilités dans ma région, l’ex-Basse-Normandie, où j’étais chargé des pêches et de l’aquaculture. Nous y avons mis en place le Centre de référence de l’huître pour étudier l’herpès virus de l’huître. Nous avons travaillé sur la sélection du génome de l’huître et nous sommes aperçus que, pour éviter les taux de mortalité que nous avions constatés, notamment la mortalité très forte que la Bretagne a connue entre 2008 et 2011, il fallait mettre moins d’huîtres à l’intérieur des poches et mieux les brasser.
Il n’y a donc pas de problématique spécifique aux huîtres triploïdes, pas plus qu’aux huîtres issues du captage naturel. Pour autant, les ostréiculteurs gardent la possibilité de différencier les emballages et de notifier l’origine des huîtres, selon qu’il s’agit d’huîtres naturelles ou d’huîtres triploïdes, ou du moins d’huîtres issues d’écloseries. De plus, cet étiquetage pourrait être compliqué à gérer pour de nombreux professionnels. Bien souvent, la plupart de ces huîtres se retrouvent mélangées, comme vous le savez.
Nous l’avons déjà dit et nous aurons l’occasion de le répéter lorsque nous examinerons les amendements relatifs à l’étiquetage des produits : concernant ces sujets, nous souhaitons travailler sur la base du volontariat.
Certaines appellations proposées aujourd’hui par les professionnels sont de nature à éclairer les consommateurs. La profession préconise d’encourager les démarches volontaires de valorisation des huîtres issues du captage naturel.