Intervention de Christine Herzog

Réunion du 10 juillet 2018 à 14h30
Questions d'actualité au gouvernement — Pensions de réversion ii

Photo de Christine HerzogChristine Herzog :

Ma question s’adresse à Mme la ministre des solidarités et de la santé.

Madame la ministre, selon plusieurs informations récentes, les pensions de réversion seraient remises en cause. Or ces pensions concernent actuellement 4, 4 millions de bénéficiaires, dont 89 % de femmes. Pour plus de 1 million d’entre elles, il s’agit de leur seul revenu.

Certes, le Gouvernement a déjà fait une petite marche arrière en indiquant qu’« aucun bénéficiaire actuel ne verra sa pension de réversion diminuer ». Cependant, cela ne règle absolument pas le problème, car, outre les femmes déjà pensionnées, des millions de femmes ont vocation à percevoir cette pension compte tenu des cotisations déjà versées par leur conjoint.

Ces femmes sont des mères de famille qui ont fait le choix de sacrifier leur carrière pour élever leurs enfants ou pour épauler dans son activité un conjoint agriculteur, artisan ou commerçant. Lorsqu’elles ont fait ce choix, elles ont bien entendu pris en compte la pension de réversion, qui était une garantie pour leur fin de vie. Il n’est pas acceptable que les règles du jeu soient modifiées brutalement et que ces femmes soient spoliées de tout ou partie de la réversion qui avait conditionné leur choix.

Il serait par exemple inhumain que, sous prétexte qu’elle ne serait pas veuve au moment du vote de la loi, la pension de réversion d’une femme âgée de 60 ans soit amputée.

Pour l’avenir, nul ne conteste la nécessité de réorganiser les régimes de retraite, y compris les pensions de réversion. En revanche, la remise en cause des droits acquis serait une injustice patente.

C’est un principe fondamental que le Gouvernement doit respecter, tout comme il a respecté les droits acquis des cheminots déjà embauchés en leur maintenant le bénéfice du statut. Malheureusement, les mères de famille ne disposent pas des mêmes moyens dissuasifs que les cheminots et ne peuvent pas se mettre en grève.

C’est pourquoi je me fais auprès de vous la porte-parole de toutes ces personnes fragiles qui ne peuvent se défendre. Je vous demande ici, au nom de toutes les femmes concernées, de me rassurer en me confirmant que la future réforme des retraites n’aura aucune conséquence majeure sur leur niveau de vie.

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