Comme l’a souligné Mme Corinne Féret, cet article retire aux régions une partie de leurs compétences pour les transférer aux branches professionnelles et leur donne, en compensation, des compétences en matière d’information et d’orientation, ce qui porte, de fait, un coup au service public d’information et d’orientation des élèves et des étudiants. Selon cette optique, la formation est considérée avant tout comme un outil d’employabilité ; je n’y reviens pas, nous en avons déjà beaucoup parlé hier.
Quant au transfert aux régions de la compétence en matière d’information et d’orientation vers les régions, il entraînera de facto, en dépit des paroles rassurantes de M. le ministre de l’éducation nationale, la suppression des CIO, les centres d’information et d’orientation, qui délivrent des conseils individualisés et des informations sur les formations professionnelles, les qualifications et les professions. Ces centres disposent d’un accès à une base de données nationale regroupant des informations sur les différentes formations.
Transmettre cette compétence aux régions, c’est leur laisser la possibilité d’effectuer des arbitrages financiers en fonction de leurs priorités, ce qui est tout à fait légitime : la formation professionnelle, je le rappelle, n’est pas envisagée de la même façon par toutes les régions et n’est pas toujours leur priorité. Or tous les élèves et tous les étudiants devraient pouvoir avoir accès aux mêmes informations en matière de formation et recevoir des conseils d’égale qualité, peu importe l’endroit où ils vivent.
Enfin, transmettre cette compétence aux régions, c’est prendre le risque qu’elles orientent les élèves et étudiants en fonction des besoins des entreprises locales.
L’égalité en matière de formation sur tous les territoires est un élément essentiel pour notre groupe comme pour bon nombre d’organisations syndicales et de militants associatifs.
Pour cette raison, nous demandons la suppression de cet article.