Certains attendaient lundi, espérant un rééquilibrage du quinquennat dans un sens plus social. En fait, ils réclamaient la « jambe gauche » de la politique gouvernementale.
Le Président de la République leur a répondu que les mesures qui étaient déjà passées devant le Parlement et qui passaient en ce moment, dont le présent projet de loi, répondaient à une telle exigence en présentant une cohérence : construire « l’État-providence du XXIe siècle ».
Ce qui semble être une formule nouvelle est en réalité une formule déjà éculée depuis la fin du siècle dernier par certains qui ont essayé de revenir sur notre modèle, y compris dans d’autres pays européens. Il s’agit de s’orienter vers un modèle fondé sur le dialogue entre l’individu et l’État, dans lequel on finit par déconstruire les solidarités pour les remplacer par des responsabilités individuelles. Le Président de la République a d’ailleurs évoqué la « responsabilité de chacun ».
La responsabilité passe par l’acceptation accrue des postes, quels qu’ils soient, par les chômeurs. En cela, le système qui est proposé est fort commode, avec son financement par l’impôt. Il évacue les partenaires sociaux et permet à l’État d’imposer ses conditions aux chômeurs. C’est effectivement cohérent avec la volonté d’orienter de plus en plus de personnels de Pôle emploi vers le contrôle des chômeurs, alors que les besoins en termes d’accompagnement, notamment des chômeurs de longue durée, sont criants aujourd’hui. Par ailleurs, de nombreux postes seront certainement supprimés à Pôle emploi.
Si cela ne fait pas une « jambe gauche », cela fait bien une cohérence : une cohérence extrêmement libérale, à laquelle nous nous opposons évidemment !