Intervention de Michelle Gréaume

Réunion du 11 juillet 2018 à 14h30
Liberté de choisir son avenir professionnel — Article 8

Photo de Michelle GréaumeMichelle Gréaume :

Cet amendement vise à revenir sur l’allongement de la durée légale du travail des apprentis.

L’article 8 de ce projet de loi permet aux entreprises de déroger à la durée légale du travail et de faire travailler les apprentis jusqu’à dix heures par jour et quarante heures par semaine lorsque l’organisation collective du travail le justifie.

Il faut tout d’abord rappeler que l’apprentissage est ouvert dès l’âge de 16 ans et qu’il concerne majoritairement des jeunes ayant entre 16 et 20 ans, comme le souligne un rapport du ministère de l’éducation nationale de 2017. À ce titre, les apprentis doivent bénéficier de règles spécifiques tenant compte de leur âge et de leur condition physique.

Ensuite, faire travailler les apprentis un aussi grand nombre d’heures et leur faire suivre l’horaire collectif revient à les traiter comme les autres salariés. Or le but de l’apprentissage est avant tout d’offrir une formation et de transmettre des compétences aux apprentis, non de fournir aux entreprises une main-d’œuvre au rabais : non seulement les apprentis ne devraient pas pouvoir travailler au-delà de la durée légale, mais leur temps de travail devrait être limité à six heures et demie par jour et à trente-deux heures par semaine.

Une telle disposition permettrait de préserver les plus jeunes et d’offrir à tous le temps nécessaire pour suivre correctement leur formation théorique.

Par ailleurs, et de manière plus générale, la réduction du temps de travail à trente-deux heures par semaine offre du temps aux travailleurs pour développer des activités annexes telles que l’engagement associatif et le bénévolat, ce qui leur permet de s’insérer ainsi dans le tissu social et d’être plus productifs.

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