Nous ne devons pas interdire à un jeune de se former, c’est son capital le plus important.
Je suis allée observer les expérimentations et j’ai rencontré beaucoup des acteurs qui les conduisent, notamment les régions, les partenaires sociaux et les centres de formation d’apprentis, les CFA. Tous sont très enthousiastes.
Certains jeunes vont à l’université, y passent deux, trois, voire quatre ans avant de trouver leur voie, mais on leur dit bien souvent qu’il est trop tard. Je pense à une jeune fille que j’ai rencontrée dans un CFA : elle a fait les Arts déco avant de comprendre qu’elle aimait effectivement le beau, mais celui que l’on fabrique de ses propres mains. Elle a alors décidé de faire un CAP en ébénisterie et un autre diplôme, ce qu’elle n’aurait pu faire si elle ne s’était pas trouvée dans une région expérimentale.
D’autres jeunes mettent des années à trouver leur voie. Ils peuvent avoir des accidents de parcours. Ils doivent pouvoir bénéficier d’une formation initiale, peu importe qu’ils aient 26, 20 ou 18 ans. S’ils n’ont pas pu en bénéficier, préparer un diplôme en apprentissage est une vraie chance pour eux ; c’est même un facteur de promotion sociale dans la mesure où il permet de préparer aussi un deuxième diplôme.
Il s’agit enfin d’une question d’intégration pour les jeunes migrants et jeunes réfugiés qui arrivent parfois à 20, 25 ou 26 ans. La formation aux métiers est un facteur d’intégration.
Pour toutes ces raisons, je ne comprendrais pas que l’on empêche des jeunes de se former en formation initiale, même tardivement.