Monsieur le ministre, selon vous, certains CIO se trouvent au fond d’une impasse. Voici quelques chiffres : le CIO de Valence a mené 2 667 entretiens et accueilli 974 familles ; celui de Montélimar, qui est beaucoup plus au sud et évidemment beaucoup plus petit, 2 139 entretiens, soit 1 563 bénéficiaires. Lequel allez-vous garder ? Celui de Valence sans doute, mais que deviendront les autres ?
M. Brisson et d’autres l’ont souligné, les CIO n’accueillent pas seulement des élèves que le conseiller pourra voir dans l’établissement : ils reçoivent aussi des élèves qui sont en décrochage scolaire, qui ont une phobie scolaire et qui ne peuvent pas avoir un entretien sur leur parcours d’orientation au sein de leur établissement. Il est donc important que ces structures se trouvent en dehors. En outre, elles sont ouvertes pendant les vacances scolaires et elles conseillent des élèves qui viennent du secteur privé. Avec ce dispositif, c’est tout un public que vous allez éloigner.
Monsieur le ministre, il n’y a pas d’instants magiques, avez-vous dit. Je vous rejoins tout à fait : l’orientation se construit dès la sixième avec des heures dédiées dans les emplois du temps des professeurs et des élèves. Or tel n’est pas toujours le cas. C’est à cela qu’il faut s’atteler en premier, si l’on veut parler d’orientation : il faut se donner les moyens de construire le projet avec l’élève tout au long de sa scolarité.
Certes, vous avez prévu deux professeurs principaux en classe de terminale, mais c’est trop tard : les lycées sont déjà choisis et les dés sont jetés.
Pour toutes ces raisons, je voterai ces amendements afin que les CIO demeurent en l’état et ne soient pas supprimés.