Au risque de détonner quelque peu par rapport à l’opinion générale, je crois vraiment que l’interdiction du téléphone portable doit être absolue. Il sera d’autant plus facile aux conseils d’administration des collèges et aux conseils d’école de poser une interdiction qu’elle sera ferme. Cela évitera les circonvolutions que l’on peut connaître dans les discussions de terrain. Il s’agit de le dire très clairement : le téléphone portable n’est l’ami ni de l’école ni de la connaissance.
Pourquoi vouloir distinguer les bons et les mauvais usages du téléphone portable ? Par nature, c’est un mauvais instrument, un intrus dans la classe, qui vient défaire ce lien de verticalité qui doit demeurer entre l’enseignant et ses élèves !
M. le ministre a marqué une inflexion forte par rapport à l’action de son prédécesseur, mais je vois bien qu’il est quelque peu gêné aux entournures et n’ose pas aller au bout de sa démarche en énonçant clairement les choses. Qu’il me permette ici de me faire en quelque sorte l’interprète de sa conscience ! §On s’incline devant le totem technologique. Autant l’usage d’un tableau blanc interactif peut être utile, car le professeur fait le lien entre les élèves et l’écran et tout le monde regarde le même contenu, autant les tablettes et les téléphones portables, a fortiori, sont des facteurs de distraction, d’éparpillement, de baisse de la concentration. Leur utilisation a déjà fait d’énormes dégâts, il est encore temps d’intervenir pour éviter que de nouvelles générations d’élèves ne soient sacrifiées !
« Qu’en sera-t-il quand nous aurons des crétins connectés ? » s’interrogeait un philosophe. Remettons la connaissance, la transmission des savoirs au cœur de l’école. Ce n’est pas l’hyperconnexion qui nous conduira nécessairement dans cette voie.