Je comprends les précautions de mon collègue Lurel : nous vivons, lui et moi, sur des territoires à l’organisation similaire.
Mais, si mon collègue Théophile, comme d’autres, est monté au créneau pour demander que soit cassé ce qui aujourd’hui dysfonctionne et scellée cette évolution dans la loi, c’est parce que les dysfonctionnements dont il est question sont énormes. Souvent, on nous oppose une loi : « La loi ne permet pas ! La loi dirait ceci ! La loi dirait cela ! ». Si, en cette affaire, nous insistons, c’est pour dire qu’il faut agir.
À la Martinique, l’usine d’incinération est située à proximité de la mer – nulle exception particulière là-dedans. La mer, chez nous, est toujours très proche : avec trente kilomètres de large, on y arrive très vite !
Si les agences des cinquante pas géométriques nous font remonter des demandes visant à casser certaines logiques, à alléger et à fluidifier certaines procédures, c’est parce que les blocages sont nombreux. Ce constat ne m’empêche pas de partager la prudence de mon collègue Lurel : il ne s’agit pas de faire tout et n’importe quoi !
Mais, aujourd’hui, les agences des cinquante pas géométriques procèdent à des aménagements importants, y compris en termes d’assainissement, dans des lieux qui, souvent, ont été urbanisés de la manière la plus spontanée qui soit, dans le désordre le plus complet. Le moment est donc venu de régulariser, de mettre de l’ordre, d’offrir aux populations qui y vivent des conditions de vie correctes, de surcroît compatibles avec l’activité économique et avec la protection de l’environnement – de telles conditions font aujourd’hui souvent défaut.
Il faut donc aller plus loin et – je le redis – casser certaines procédures. Des lois existent déjà ; il suffirait peut-être de les appliquer. Qu’à cela ne tienne ! Monsieur le ministre, faites-le : publiez les directives et les circulaires nécessaires, assénez que la loi existe, mais libérez-nous !