Ce débat, que nous devons mener de façon sereine, mérite d’avoir lieu.
J’entends l’argument de M. Dallier, et je suis prêt à l’examiner, car ce qu’il dit n’est pas forcément faux. Mais ce qui est confiscatoire, c’est le fait que 15 % des ménages consacrent 60 % de leurs revenus au logement ! La question du logement ne se situe pas en dehors de toute réalité politique générale.
Depuis que l’encadrement des loyers a été supprimé à Paris, l’association CLCV a mené une enquête. Savez-vous, monsieur le ministre, que les loyers ont augmenté en moyenne de 130 euros, ce qui représente une augmentation de 1 500 euros par an ? Et il y a des disparités : pour les plus petits logements, destinés d’abord aux étudiants ou à des personnes seules, la hausse peut être de 5 000 euros sur l’année. Ça ne me dérangerait pas si les salaires augmentaient avec la même rapidité. Mais ce n’est pas le cas !
Je ne suis pas favorable à ce qu’on traite du problème du logement indépendamment du débat sur le niveau des revenus et des salaires, car il y a une adéquation entre les deux. On ne peut pas avoir, à la fois, des loyers qui ne cessent d’augmenter dans les zones tendues et des salaires qui restent bloqués, d’abord ceux de la fonction publique, mais aussi ceux du privé. C’est une véritable question, dont nous devons débattre. Si les deux augmentaient de la même façon, il n’y aurait pas de souci.
Des amendements sur ce point seront examinés à l’article 49 ; quoi qu’il en soit, on ne peut pas balayer cette question d’un revers de main.