Intervention de Annick Girardin

Réunion du 24 juillet 2018 à 9h30
Questions orales — Sargasses

Annick Girardin :

Comme vous le savez, madame Jasmin, l’État est fortement mobilisé sur la question des sargasses. Dès le mois d’avril dernier, j’ai organisé une réunion avec l’ensemble des parlementaires des territoires touchés, pour annoncer un fonds d’urgence de 3 millions d’euros.

Un plan national « sargasses » a été mis en place, ainsi que des plans locaux, pour améliorer la coordination et la réactivité. Notre objectif est de ramasser les algues en quarante-huit heures, pour éviter d’ajouter à une crise écologique et économique une crise sanitaire.

Malheureusement, les échouages continuent depuis plusieurs mois et même s’intensifient. La situation dans les Caraïbes est aujourd’hui inédite.

Mon collègue Nicolas Hulot, ministre de la transition énergétique et solidaire, et moi-même nous sommes rendus sur place en juin dernier pour annoncer des mesures complémentaires, d’ampleur plus importante que les premières mesures annoncées. Une nouvelle enveloppe de 3 millions d’euros a ainsi été débloquée pour faire face à l’urgence du ramassage, ainsi qu’une enveloppe de 5 millions d’euros d’investissements pour équiper les collectivités territoriales en matériel de ramassage.

À cela s’ajoute un réseau de suivi par satellite, le renforcement du suivi sanitaire, avec l’installation de nouveaux capteurs, la mobilisation d’un certain nombre de ressources humaines et une nouvelle ambition dans la coopération régionale. À cet égard, une mission vient d’être confiée par le Premier ministre à votre collègue Dominique Théophile pour analyser les stratégies de prévention et de lutte contre les sargasses suivies dans les États voisins.

Vous le voyez, madame la sénatrice, l’engagement de l’État est réel, dans tous les domaines, au côté des collectivités territoriales. En effet, personne ne pourra répondre seul à ce qui touche aujourd’hui les Caraïbes ! Vous m’avez interrogée plus particulièrement sur deux points.

S’agissant tout d’abord des conséquences économiques des échouages et des assurances, j’ai déjà eu l’occasion d’expliquer que, si les échouages massifs sont une catastrophe et que la cause en semble bien naturelle, l’outil CAT-NAT n’est pas adapté. C’est pourquoi nous avons préféré travailler sur l’urgence du ramassage.

L’outil CAT-NAT n’est pas adapté, parce qu’il ne couvre pas les pertes d’exploitation pour les professionnels. Pour y faire face, nous avons mobilisé l’ensemble des outils d’accompagnement des entreprises, notamment en cas de catastrophe naturelle : moratoire sur les charges fiscales et sociales, suspension des procédures de recouvrement, délais de paiement pour le régime social des indépendants, dispositif de chômage partiel. Toutes ces mesures sont mises en œuvre par les préfets.

Pour ce qui est ensuite de la recherche, l’État, qui organise la recherche publique, est pleinement investi sur ces questions. Il est important de connaître le phénomène et ses origines, mais, soyons clairs, cela ne le ralentira pas.

C’est pourquoi nous mettons l’accent sur la recherche en matière de techniques innovantes de ramassage et de valorisation. Un appel à projets de l’ADEME va être lancé en ce sens dans les prochains jours, pour un million d’euros. Des filières bioplastiques ou de compostage semblent pouvoir offrir des solutions de valorisation.

Ainsi, madame la sénatrice, nous essayons de faire face sur tous les plans au problème des sargasses qui touche aujourd’hui la Martinique, la Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy et, quelquefois, la Guyane.

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