Monsieur le président, je constate avec plaisir que c'est Mme Marie-Anne Montchamp qui répondra à une question la concernant directement.
Tout d'abord, au lendemain de la journée d'action des personnels de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris, l'AP-HP, et de la tenue du conseil d'administration de cette vénérable institution, la politique de restriction budgétaire qui y est pratiquée et qui n'est pas nouvelle se traduit de plus en plus par une dégradation inquiétante, qui nous concerne tous, des conditions de travail et de sécurité des personnels et de la prise en charge des malades.
Cette situation, vécue sous différentes formes par l'ensemble des hôpitaux de l'AP-HP, est directement engendrée par les directives ministérielles exigeant une économie de 240 millions d'euros sur quatre ans. Les orientations du plan stratégique, qui ont été débattues hier mais qui ne sont pas encore définitives, traduisent concrètement cette exigence par la fermeture de 800 lits de long séjour et la suppression de 600 emplois, outre les 1 820 emplois dont la disparition est déjà programmée. Cela s'ajouterait aux 350 emplois qui, en l'espace d'une année, ont disparu.
D'ici à 2009, ces mêmes orientations prévoient la fermeture des hôpitaux René-Muret - Bigottini, Saint-Vincent-de-Paul, Broussais et Joffre-Dupuytren. Quant à l'Hôtel-Dieu, il serait fermé aux deux tiers.
Le vote de ce plan doit intervenir fin juin. Les personnels des hôpitaux, appuyés par le maire de Paris et son adjoint à la santé, mon ami Alain Lhostis, qui est président suppléant du conseil d'administration de l'AP-HP, s'opposent à ces orientations néfastes en termes de santé publique.
Quant à l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul, pôle de référence mère-enfant, il existe depuis des années un véritable acharnement à mettre en cause son offre de soins.
Cette volonté a conduit à supprimer le service bactériologique de ce site, ce qui remet en cause la qualité et la rapidité du diagnostic médical, ou à restructurer le standard, ce qui est dommageable pour les usagers et les services.
Par ailleurs, les directions mettent en oeuvre une véritable campagne d'intoxication concernant la vacance de terrains et l'existence même de cet hôpital.
Des pressions s'exercent sur les personnels de l'établissement, afin de les pousser à partir de l'hôpital. D'ailleurs, la direction a laissé vacant le poste d'infirmier général, qui contribuait à assurer le recrutement sur le site.
Madame la secrétaire d'Etat, c'est toute une population - personnels, patients, médecins, parents d'enfants handicapés, association de handicapés, élus - qui s'est mobilisée sans relâche depuis des années et qui a constitué un comité de sauvegarde voilà plus de cinq ans, afin de défendre cet hôpital, sa qualité et sa nécessité.
C'est grâce à eux que les projets d'implantation du tribunal de grande instance de Paris et du ministère des affaires étrangères sur le site de Saint-Vincent-de-Paul ont dû être abandonnés. Mais la menace pèse toujours sur l'offre de soins de cet hôpital.
Je vous rappelle que l'AP-HP avait approuvé, en 2002, la création d'un pôle médicosocial sur le handicap, adossé à l'offre de soins du groupe hospitalier Saint-Vincent-de-Paul - Cochin. Les besoins en la matière sont grands, toutes les personnes actives au sein du comité de sauvegarde pourront vous le dire. C'est pourquoi il est indispensable que ce pôle soit réalisé dans les meilleurs délais, tout comme doit être effectuée la réfection du centre d'accueil d'urgence de l'aide sociale à l'enfance, très utile non seulement pour l'arrondissement concerné mais également pour Paris.
Alors que la création de ce pôle médicosocial sur le handicap a été décidée, la stratégie de pourrissement actuelle, les difficultés des personnels, l'appauvrissement progressif des capacités de soins de Saint-Vincent-de-Paul mettent en cause cette création. Je vous demande donc, madame le secrétaire d'Etat, de prendre les mesures nécessaires pour que les engagements pris soient tenus.