Madame la sénatrice, vous avez rappelé quelle était la situation de la Colombie.
Je crois bien connaître ce pays pour m'y être rendu à plusieurs reprises, notamment lors de la prise de fonction du président Uribe. Ce jour-là, le Parlement a été attaqué par un groupe appartenant aux FARC, attaque qui fit quatre victimes et une vingtaine de blessés. Les FARC sont connues en France pour avoir enlevé Mme Betancourt, mais il faut aussi savoir qu'il a attaqué le président Uribe et ce qu'il représente : un président élu démocratiquement, dans une élection non contestable et non contestée.
En Colombie, de nombreux groupes armés enlèvent, torturent, assassinent, déportent. On ne peut que s'émouvoir de la situation de ce pays, par ailleurs très attachant.
N'oublions pas qu'il y a, d'un côté, des actes de guerre, de guérilla, des enlèvements, des assassinats, et, de l'autre, la mise en place d'une démocratie indiscutable, qu'il convient de soutenir.
J'apporte, une nouvelle fois, au nom du gouvernement de la République, tout mon soutien au président Uribe et à son gouvernement. Les deux tiers des personnalités qui composent celui-ci ont eu un proche assassiné. C'est dire que faire de la politique en Colombie - vous avez d'ailleurs évoqué le sort des élus, madame Boyer -, ce n'est pas la même chose que de faire de la politique dans des pays où, au fil des siècles, la démocratie a pu s'affirmer comme une valeur de paix. C'est cette valeur de paix qui permet à tous nos concitoyens de vivre libres et de profiter de la croissance, quel que soit son niveau.
Pour la Colombie, le présent protocole représente un apport considérable, peut-être trop modeste, peut-être insuffisant au regard de la situation que vit ce pays, mais il doit tout de même permettre de faciliter la tâche d'un gouvernement qui, je le répète, a été légitimement et démocratiquement élu et doit faire face à des troubles internes dramatiques.
Nous devons aider ce gouvernement à lutter pour affirmer la démocratie, pour affirmer l'autorité de Bogotá et la volonté populaire. C'est incontestablement le seul moyen d'endiguer la culture du pavot, de la coca ou la production de toutes les substances dangereuses qui circulent à travers le monde.
C'est pourquoi le Gouvernement a demandé à l'ONF de réfléchir à des projets de reforestation. Nous avons élaboré de nombreux dispositifs, mais ils ne pourront être réellement mis en place que si une solution politique est trouvée au conflit qui déchire actuellement la Colombie.
S'agissant des enlèvements, le gouvernement français a d'emblée mis en avant sa préférence pour l'échange humanitaire. C'est d'ailleurs le choix qui a été fait par la famille de Mme Betancourt. Il n'est pas de réunion internationale ou bilatérale avec la Colombie où les Français ou les Américains n'interviennent auprès du président Uribe pour que le cas de ces personnes enlevées soit traité dans un échange humanitaire.
Un certain nombre de nos compatriotes sont retenus à travers le monde. Certains cas sont plus médiatisés que d'autres, mais il nous faut nous battre pour chacun d'entre eux. C'est ce que fait le ministère au quotidien, parfois avec beaucoup de discrétion ; mais nous souhaitons le faire avec la plus grande efficacité possible.