Intervention de Marie-Pierre Monier

Réunion du 24 juillet 2018 à 14h30
Questions d'actualité au gouvernement — Droit aux vacances pour les jeunes

Photo de Marie-Pierre MonierMarie-Pierre Monier :

Ma question s’adresse à M. le ministre de l’éducation nationale.

Je ne vais pas parler de l’affaire Benalla, mais des 22 millions de nos concitoyens, dont 3 millions d’enfants, qui ne partent pas en vacances, soit 36 % de la population.

Cette situation est celle de la France en 2018, et c’est inacceptable. Ainsi, un tiers des 15–24 ans, une personne handicapée sur trois ou encore un enfant issu d’une famille d’ouvriers sur deux n’ont pas accès aux vacances.

Précarisation croissante des ménages les plus modestes, chômage des jeunes, baisse des aides : on assiste depuis plusieurs années à un recul de la réalisation du droit aux vacances, un droit pourtant inscrit dans plusieurs textes, notamment dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.

Ce droit est fondamental, notamment pour la jeunesse. Il est facteur d’inclusion sociale et d’épanouissement, mais c’est aussi un enjeu de santé publique et un apport économique indispensable. Les vacances font partie du cursus éducatif. C’est déjà l’apprentissage de l’autonomie et du vivre ensemble.

Je souhaite saluer l’engagement des associations d’éducation populaire, et notamment du Secours populaire, qui font un travail remarquable et permettent à de nombreux enfants issus de familles modestes de partir en vacances une fois dans l’année. Dans la Drôme, par exemple, la Fédération des œuvres laïques permet à 1 200 enfants de partir en colonie de vacances.

Mais cette année, avec la diminution drastique des contrats aidés et la mise en place trop tardive des parcours emploi compétences, ces associations voient leur budget mis à mal. Pourtant, sans elles, beaucoup de ces enfants n’auraient même pas droit à un souvenir de vacances.

Monsieur le ministre, êtes-vous favorable, comme le proposent conjointement La Jeunesse au plein air, l’Union nationale des associations de tourisme, l’UNAT, et Solidarité laïque, à la création d’un fonds pour financer le départ des 3 millions d’enfants totalement exclus du droit aux vacances ?

Quelles mesures le Gouvernement compte-t-il mettre en place pour lutter contre ces exclusions et intégrer davantage le droit aux vacances dans les politiques familiales, sociales et de jeunesse ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion