J’entends mes collègues, sur les travées d’en face, qui sont impatients de voir le débat avancer. Mais je crois important, sans tomber dans la caricature, que nous prenions conscience, toutes et tous, de l’importance de ce qui est en train de se jouer. Nous avons tous à cœur d’éradiquer la pauvreté et non de chasser les pauvres.
Votre réponse, monsieur le ministre, appelle d’autres questions. Pour régler les problèmes en Guyane et à Mayotte, faut-il permettre des expulsions de bidonvilles plus rapides et plus simples que dans l’Hexagone ? Je suis d’accord avec vous, monsieur le ministre, ce problème de fond n’est pas apparu depuis que vous êtes arrivé aux responsabilités, mais s’agit-il de la bonne manière de le résoudre ?
Comme l’a souligné M. Iacovelli, on ne parle pas d’un bidonville de quelques centaines de personnes, voire de quelques milliers, mais de près de 150 000 habitants sur deux territoires. Quelles places d’hébergement sont prévues, concrètement ? Quelles actions l’État va-t-il engager et avec quel argent va-t-il financer la construction d’un habitat digne ?
Je vous pose la question, car raser deux bidonvilles comptant respectivement 20 000 et 7 000 baraquements, cela fait du monde à reloger !
Avant de nous prononcer sur ces amendements, nous avons besoin d’un engagement un peu plus ferme de l’État. J’ai rencontré beaucoup d’associations guyanaises récemment, en particulier au sujet du projet Montagne d’Or. De ce que l’État leur avait promis après la révolte, l’an dernier, pour répondre à leurs revendications sociales, elles n’ont pas encore vu un centime…
C’est la raison pour laquelle, monsieur le ministre, je vous demande de bien vouloir discuter encore deux minutes avec nous pour bien comprendre combien l’État compte investir pour reloger dignement Guyanais et Mahorais.