Madame la ministre, au même titre que mon collègue Jean-Claude Luche et sans aucune concertation, j’appelle votre attention sur la situation des salariés du secteur de l’accompagnement à domicile.
Le travail et les compétences de ces professionnels permettent à plusieurs milliers de personnes âgées ou handicapées en perte d’autonomie de rester chez elles et retardent, parfois de plus de dix ans, l’entrée de ces dernières dans un établissement de type EHPAD.
Ces aidants à domicile sont formés ; 30 % d’entre eux ont un diplôme d’État d’auxiliaire de vie sociale. Pourtant, ils ne sont pas reconnus socialement ni financièrement.
Leurs salaires sont extrêmement bas : les indices des grilles de début de carrière sont inférieurs au salaire minimum et les revalorisations acceptées par le ministère sont très faibles. Les indemnités de remboursement des déplacements restent bloquées à 0, 35 euro par kilomètre depuis près de dix ans.
Alors qu’une forte augmentation de l’activité de ce secteur est actuellement enregistrée, les structures, souvent associatives, ont de plus en plus de mal à recruter, en raison de la pénibilité du métier et des salaires indécents.
Dans mon département, la fédération Aide à domicile en milieu rural, ADMR, de Haute-Loire représente à elle seule plus de 1 300 salariés intervenant auprès de 9 000 bénéficiaires. Comme cela a été dit, ces aidants font preuve d’une réelle mobilisation, intervenant sept jours sur sept et apportant un service de qualité indispensable au maintien de nos aînés dans nos communes et nos territoires ruraux.
La situation est d’autant plus complexe que les conseils départementaux n’ont plus les capacités d’accroître leur soutien financier, dans la mesure où ils doivent déjà faire face à de nombreuses charges liées au vieillissement, à la dépendance, à l’aide sociale ou au handicap.
Si aucune mesure n’est prise, des déserts de l’aide à domicile compléteront prochainement les déserts médicaux, alors que les besoins ne cessent d’augmenter. De plus, dans ce contexte, les personnes âgées et handicapées ne sont plus certaines de pouvoir accéder à des services de qualité à un coût supportable.
Madame la ministre, quelles mesures le Gouvernement compte-t-il prendre pour répondre aux enjeux du vieillissement de la population et du financement de la perte d’autonomie ? Comment donnera-t-il les moyens nécessaires à ces salariés pour qu’ils remplissent pleinement leur rôle d’utilité sociale dans les meilleures conditions ?