Madame la secrétaire d’État, si je pose cette question orale, qui concerne la santé de milliers de femmes dans notre pays, c’est parce que j’ai posé une question écrite, comme d’ailleurs plusieurs de mes collègues, à laquelle je n’ai pas obtenu de réponse satisfaisante. Ces femmes espèrent donc aujourd’hui, comme nous, obtenir une réponse à la hauteur de leurs attentes.
Je parle des femmes victimes du Distilbène, le DES. Vous savez que la prise de ce médicament, qui a été prescrit à des femmes au cours de leur grossesse entre 1948 et 1977, et dont la toxicité est aujourd’hui avérée, a eu des conséquences délétères sur la santé de trois générations : elles-mêmes, leurs enfants et leurs petits-enfants.
Je rappelle que, dans la réponse à la question écrite que j’ai citée, Mme la ministre des solidarités et de la santé a indiqué que le dispositif mis en place dans le cadre du dépistage organisé du cancer du col de l’utérus, comprenant la prise en charge intégrale de l’analyse du frottis par l’assurance maladie tous les trois ans, constituait une réponse adaptée aux risques auxquels sont exposées les « filles DES », victimes à leur tour du Distilbène.
Or cette réponse ne convient pas, car elle méconnaît la nécessité du suivi spécifique de ces victimes, dont le risque de développer un cancer ACC du col utérin et du vagin est démultiplié. Les « filles DES » sont par ailleurs exposées à un risque accru de dysplasie du col et du vagin. C’est pourquoi une consultation médicale annuelle et adaptée constitue la condition indispensable d’une prévention pertinente pour elles.
J’observe d’ailleurs que l’Institut national du cancer a précisé que les femmes sous traitement immunosuppresseur de longue durée, les femmes porteuses du virus de l’immunodéficience humaine et les femmes exposées in utero au Distilbène présentaient un risque majoré de cancer du col de l’utérus et exigeaient un suivi spécialisé.
Or, contrairement aux deux autres catégories de femmes que je viens de citer, les victimes du Distilbène ne bénéficient d’aucun statut particulier. De ce fait, elles ne sont pas incitées à effectuer un dépistage suffisamment régulier, eu égard à leur vulnérabilité spécifique. Cela peut constituer un risque majeur pour leur santé.
C’est pourquoi je vous demande, madame la secrétaire d’État, quelles dispositions vous comptez prendre afin d’octroyer un statut spécifique aux femmes victimes du Distilbène et de les faire bénéficier…