Madame la secrétaire d’État, je souhaite attirer l’attention du Gouvernement sur la situation extrêmement préoccupante provoquée par la présence, à Paris, mais aussi dans d’autres villes de France, de mineurs isolés étrangers, parfois très jeunes, en errance et refusant, malgré la forte implication de tous les acteurs depuis plusieurs mois, les prises en charge qui leur sont proposées.
Parfois à la rue depuis leur plus jeune âge dans leur pays d’origine, le Maroc essentiellement, ces enfants commettent de nombreux actes de violence. Ils sont souvent devenus polytoxicomanes et se mêlent progressivement aux réseaux de délinquance organisée.
Cette problématique concerne tout particulièrement le quartier de la Goutte d’Or, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Ces enfants et adolescents représentent un danger pour la sécurité des habitants et sont eux-mêmes en grand danger.
La situation devient aujourd’hui d’autant plus alarmante que nous constatons tous l’impuissance des pouvoirs publics à répondre à la détresse de ces jeunes, qui sont à la fois victimes et délinquants. Or cette situation dépasse largement les compétences des collectivités locales en matière de protection de l’enfance.
La coopération avec les autorités marocaines, mise en place depuis quelques semaines, mais qui ne semble pas être inscrite dans la durée, est un outil indispensable, ne serait-ce que pour permettre l’identification des jeunes. Néanmoins, elle ne saurait constituer la seule réponse à une situation qui relève d’abord de l’enfance en danger et de la protection de l’enfance et qui demande un engagement beaucoup plus fort des institutions qui en ont la responsabilité.
La maire de Paris, Anne Hidalgo, a écrit en ce sens au Premier ministre le 17 juillet dernier. Elle propose de travailler avec l’État à la création d’une structure adaptée à ces mineurs, qui fonctionnerait comme un centre éducatif fermé, en accordant une place prédominante aux soins.
J’aimerais donc savoir, madame la secrétaire d’État, premièrement, quels moyens adaptés vont être déployés par l’État dans les mois qui viennent pour continuer d’activer les contacts diplomatiques avec les pays d’origine de ces mineurs isolés, en particulier le Maroc ; deuxièmement, pour renforcer les capacités d’action des forces de police dans les quartiers concernés ; troisièmement, pour trouver des réponses concrètes sur le plan pénal afin de sortir ces enfants de la rue et de leurs addictions, y compris contre leur gré, et de pouvoir mettre en œuvre une prise en charge éducative adaptée à leur situation ?