Monsieur le sénateur Rémi Féraud, je vous transmets en effet la réponse de Mme la garde des sceaux.
La problématique des mineurs non accompagnés marocains mobilise fortement la justice, notamment les juridictions de la région parisienne, au premier rang desquelles le parquet des mineurs de Paris et le tribunal pour enfants.
Vous l’avez dit, ces jeunes, souvent polytoxicomanes, vivent dans des conditions d’errance extrêmement précaires. Ils peuvent être à l’origine d’atteintes répétées à l’ordre public tout en étant eux-mêmes victimes de violences ou de réseaux de trafics.
À Paris, il y aurait en permanence entre quarante et soixante-dix mineurs localisés dans le quartier de la Goutte d’Or, avec des arrivées et des départs continus.
Ces mineurs représentent une part importante de l’activité de la permanence des mineurs du parquet de Paris. L’an dernier, 813 mineurs ont été placés en garde à vue, dont 482 ont été déférés au parquet. Ces mineurs refusent en général les prises en charge et fuguent des dispositifs de placement.
Les autorités françaises et marocaines unissent actuellement leurs efforts pour traiter la situation de ces mineurs non accompagnés, présumés marocains.
Depuis le 18 juin dernier, les autorités marocaines ont dédié une mission, installée dans le commissariat du XVIIIe arrondissement, en charge d’identifier ces mineurs et d’établir leurs liens familiaux. Au cas par cas, des solutions seront apportées, dans leur intérêt et le respect de leurs droits. Dans ce cadre, les juges des enfants décideront de toute mesure adaptée.
L’objectif est de sortir ces mineurs des rues et de les protéger. Nous souhaitons les inscrire dans un projet de réinsertion durable, familial et/ou institutionnel, tenant compte de leurs besoins fondamentaux en termes de santé physique et psychique et de leurs perspectives d’avenir, dans le cadre de la scolarité ou d’un apprentissage.
Tous les acteurs compétents, français et marocains, travaillent en collaboration, dans le strict respect de la législation applicable.