Intervention de Olivier Cueille

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 3 octobre 2018 à 9h35
« état et perspectives de la générosité en france » — Audition commune de Mm. Christophe Pourreau directeur de la législation fiscale edouard marcus chef du service juridique de la fiscalité à la direction générale des finances publiques jean-benoît dujol directeur de la jeunesse de l'éducation populaire et de la vie associative et daniel bruneau auteur de l'étude « panorama national des générosités » d'avril 2018 Mme Sylvaine Parriaux déléguée générale de l'association pour le développement du mécénat industriel et commercial admical et M. Olivier Cueille directeur général de l'entreprise microdon

Olivier Cueille, directeur général de l'entreprise MicroDON :

Vous avez évoqué la corrélation entre l'émergence des nouveaux moyens de paiement et le « retard » que la France pourrait accuser en termes de développement des nouvelles formes de générosité. En fait, la France suit, à l'instar de la plupart des pays européens et d'outre-Atlantique, un développement significatif et encourageant de générosité sur internet. Les courbes sont très intéressantes.

Les États-Unis et le Royaume-Uni étaient déjà très coutumiers voilà une dizaine d'années des générosités embarquées, c'est-à-dire des propositions d'arrondi sur le bulletin de salaire ou à la caisse. L'accélération de la transformation des types de moyens de paiement s'observe plutôt à l'échelle des cinq ou six années écoulées. C'est donc avant tout une question de calendrier : les États-Unis et le Royaume-Uni se sont engagés voilà une quinzaine d'années dans cette direction, d'ailleurs assez bien adaptée à la culture anglo-saxonne en matière de philanthropie.

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la France a mis en place un système d'État-providence dans lequel les finances publiques couvrent l'essentiel des problématiques et des enjeux de financement de l'intérêt général. On assiste à une transformation très significative depuis dix ans ou quinze ans. Des marques et des entreprises se réapproprient le soutien au financement des causes d'intérêt général, et les citoyens y deviennent de plus en plus réceptifs. J'y vois une évolution culturelle face à la logique historique de la France.

Actuellement, 800 000 salariés donnent chaque mois sur leur bulletin de salaire au Royaume-Uni, contre 20 000 en France. Cela représente 9 000 sociétés et un peu plus de 100 millions de livres sterling chaque année.

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