Nos missions annuelles ont alterné ces dernières années entre les outre-mer et l'étranger ainsi qu'entre les thématiques de santé et de droit du travail. Suivant ce principe, le bureau de notre commission a inscrit à son programme pour 2018 un déplacement en Guyane et en Guadeloupe sur le thème de la politique sanitaire. Plusieurs d'entre nous s'étaient rendus deux ans plus tôt, en 2016, à La Réunion, sur le même thème. Notre déplacement s'est déroulé lors de la suspension des travaux parlementaires au printemps dernier, du 22 au 27 avril. La délégation, ici représentée et que je conduisais, était composée de Michel Amiel, Laurence Cohen, Bernard Jomier, René-Paul Savary et de Jocelyne Guidez qui nous a rejoints en Guadeloupe.
Quelques mots avant de laisser mes collègues vous présenter plus en détail le fruit de nos échanges et rencontres. Un premier constat préalable est la très nette différence de contexte et de situations que nous avons pu percevoir entre la Guyane et les Antilles : des thématiques communes se détachent, comme celle de l'attractivité des territoires pour les médecins, mais se posent à des degrés assez divers.
La Guyane est exposée, en raison de sa situation géographique et sociale, à une pression migratoire qui agit comme une caisse de résonnance sur des dysfonctionnements de l'organisation de son système de soins. Notre ancienne collègue Dominique Voynet, que nous avons rencontrée sur place et reçue la semaine dernière, y conduit deux missions, l'une au titre de l'Igas sur l'offre de soins sur le territoire guyanais et l'autre, à la demande du premier ministre, sur la coopération transfrontalière, portant à la fois sur la Guyane et Mayotte où les difficultés sont encore plus importantes.
La situation en Guadeloupe est, du point de vue de l'offre de soins, plus conforme aux standards métropolitains. Toutefois, son insularité et sa position géographique posent des enjeux particuliers auxquels pourraient également être apportées des réponses particulières ; je pense notamment aux possibilités de recruter des médecins des pays voisins, de Cuba par exemple, qui sont très bien formés. Je laisse mes collègues revenir sur ce point.
Ces constats préalables confortent bien l'idée que les outre-mer - dont nous parlons à juste titre au pluriel - correspondent à autant de réalités qu'il y a de territoires ; nous ne pouvons nous contenter d'un « copier-coller » des mesures ou des politiques publiques en appliquant la même grille de lecture que dans l'hexagone. Nos collègues ultra-marins n'ont de cesse de le rappeler, à juste raison, et c'est un message qu'il nous appartient collectivement de porter.