Je me suis beaucoup intéressé à l'AFP. J'ai notamment publié un rapport à son sujet en 2010. Votre présentation est fondée sur des considérations financières. Mais la mission essentielle de l'AFP, dans un contexte de forte concurrence et de présence des réseaux sociaux est de rester une vitrine de l'information francophone de qualité : vérifier les sources, confronter les points de vue. D'ailleurs, aujourd'hui, lorsque l'on veut vérifier une information, on va voir ce que dit l'AFP. L'AFP est une vitrine internationale. C'est la raison pour laquelle l'État participe à son financement depuis 60 ans. C'est pourquoi l'approche financière est un peu réductrice. On oublie que pour arriver à ce niveau de qualité, qui est votre source principale de revenu, cela a un coût. Si la masse salariale diminue, vous risquez de perdre des clients. Dès lors comment s'assurer de ne pas toucher à ce joyau qu'est la qualité de l'information dans le plan d'économie ?
En 2016, en très bonne harmonie avec votre prédécesseur, j'avais déposé une proposition de loi visant à créer un droit voisin au profit des agences de presse. Je l'ai redéposée il y a quelques semaines, cosignée par l'ensemble des membres du groupe socialiste, en l'étendant à tous les éditeurs de presse. J'ai été conforté dans cette démarche par le vote du Parlement européen.
Enfin, s'agissant des fake news, sur lesquelles nous avons il y a peu légiféré, nous avons constaté que le véhicule législatif n'est pas forcément la bonne réponse. Il faut passer par l'éducation et s'interroger sur la manière dont les médias agissaient pour valider et disposer d'une information de qualité. Je trouve que l'AFP ne fait pas suffisamment de choses à ce sujet. Des médias ont mis en place des outils, ont engagé du personnel pour décrypter des rumeurs ou « informations ». Quelles sont vos actions en ce domaine ?