Je voudrais rebondir sur la question relative à l'articulation des compétences entre l'État et le pays à l'aide d'un exemple : le zonage et la définition des zones à risque relèvent effectivement de la compétence du gouvernement au titre du code de l'aménagement polynésien : ce sont les articles D181 et suivants qui régissent cette matière. L'État n'a pas de prise sur la définition des zones à risque ; en revanche, il exerce le contrôle de légalité sur les permis de construire délivrés par les maires. C'est un point de vigilance de la part du haut-commissariat et les hauts-commissaires qui se sont succédé ont cherché à renforcer le contrôle de légalité sur ce point particulier pour que les maires ne délivrent pas des permis de construire sur des zones qui auraient été préalablement identifiées comme à risque par le pays.
Sur les mécanismes d'articulation de manière peut être plus générale, il faudrait partir des outils dont nous disposons en matière de crise. Je vais donc laisser la parole à Isabelle Leleu, puisque Météo France est un de ces outils ; nous avons aussi le laboratoire de géophysique pour le risque tsunami, qui est un des meilleurs au monde, si ce n'est le meilleur au monde, en matière de prévention et de prédiction sur les tsunamis. Nous avons tout un panel d'outils qui nous permettent d'identifier le risque auquel on va être confronté et de faire des projections sur la base des retours d'expérience. Par exemple, pour les tsunamis, nous savons que si le phénomène vient de la zone des îles Tonga nous disposons de 2 h 30 pour réagir : si nous sommes sur la côte ouest de Tahiti, nous savons qu'il suffit de se positionner à trois mètres de hauteur ou à 300 mètres du rivage pour être en sécurité alors que sur la côte est, il faudra monter à 10 mètres en hauteur pour être protégé.
Je vous propose de faire un bref rappel des différents outils de prévision dont nous disposons et comment la coordination s'effectue.