L'amélioration de la connaissance hydrologique constitue donc la première des priorités pour la CVH de Mayotte, en passant par les mêmes canaux que ceux identifiés pour la CVH de La Réunion, à l'exception du développement de la modélisation qui n'est pas à l'ordre du jour. Les outils de gestion de crise, en particulier, doivent être améliorés pour permettre à la préfecture d'accompagner la montée en puissance de la CVH. Certains projets sont déjà en cours de déploiement comme le développement des systèmes d'alerte locaux (SDAL) dans certaines communes, le but final étant de pouvoir alerter la population locale par des sirènes en cas de crues soudaines.
Des partenariats ont été noués avec la préfecture, Météo France et le service départemental d'incendie et de secours (SDIS), mais aussi avec le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) en ce qui concerne les retours d'expérience. Nous travaillons enfin au développement de partenariats efficaces avec les communautés de communes, récemment créées à Mayotte.
En Martinique, les bassins versants, souvent accidentés, s'étendent sur 1 130 kilomètres carrés, avec un bassin majeur, celui de la Lézarde, souvent en proie aux inondations. La DEAL assurait le suivi hydrométrique de la zone jusqu'en 2016, date à laquelle trois groupes de travail thématiques ont été déployés pour répondre au besoin exprimé par les autorités d'améliorer la maîtrise des crues. La CVH, qui a vu le jour en 2017, ne compte aujourd'hui que 2 prévisionnistes en hydrologie supervisés par la DEAL.
La Martinique bénéficie d'un réseau de mesure déployé par la collectivité (CTM) dans le cadre d'un partenariat signé avec Météo France. Quelques pluviomètres de la DEAL et de Météo France complètent cet ensemble pour améliorer la couverture du territoire. La CTM possède également la moitié des 56 stations postées aux abords des cours d'eau, mais les nombreuses pannes sur le réseau amoindrissent l'efficacité globale de ce système. Nous travaillons de concert avec la CTM pour s'assurer que les stations défectueuses soient réparées dans les plus brefs délais.
Notre priorité est donc d'améliorer la couverture du territoire car de nombreuses zones blanches persistent. Une réflexion doit également être menée pour renforcer le système de collecte de ces informations et, plus généralement, l'équipe de prévisionnistes de la CVH. Comme dans la plupart des territoires, nous menons également un travail sur le calage des échelles de risque pour définir les seuils à partir desquels les phénomènes observés peuvent être considérés comme dangereux. La modélisation du bassin de la Lézarde, enfin, constitue un objectif de long terme.