Intervention de Joël Hoffman

Délégation sénatoriale aux outre-mer — Réunion du 9 mars 2018 : 1ère réunion
Risques naturels majeurs en outre-mer — Visite du service central d'hydrométéorologie et d'appui à la prévision des inondations outre-mer et de la direction générale de la prévention des risques naturels majeurs dans les outre-mer

Joël Hoffman, directeur-adjoint du Schapi :

Le réseau de mesure des précipitations est assez dense en Guadeloupe, ce qui garantit une bonne connaissance de la pluviométrie. En revanche, les stations situées en amont, à proximité des cours d'eau, sont peu nombreuses et mal entretenues. À titre indicatif, une seule station hydrométrique fonctionne sur Grande Terre.

Les perspectives d'amélioration possibles se recoupent avec celles déjà énoncées pour les autres départements et régions d'outre-mer, avec une attention particulière portée à l'analyse des enjeux qui préfigure le déploiement effectif de la CVH. À ce stade, aucune activité opérationnelle n'est envisagée par la DEAL. La préfecture travaille déjà en collaboration avec la DEAL mais s'intéresse davantage à l'élaboration du PAPI des Grands-Fonds qu'à la mise en place de la CVH. Ce travail est pourtant essentiel car une partie significative de la population guadeloupéenne habite en zone inondable.

En Guyane enfin, les conditions climatiques et l'ampleur du territoire justifient une approche différente de la question par rapport aux autres territoires ultramarins. Les débits sont très lents, ce qui explique que le temps de réponse y soit plus long. Certaines problématiques sont pour autant similaires, notamment celle du ruissellement qui affecte l'île de Cayenne de la même manière que la Guadeloupe.

Un rapport du Schapi, publié en 2011, a abouti à la mise en place effective de la CVH 6 ans plus tard. À l'heure actuelle, la CVH produit une carte de vigilance crues en saison humide pour le Maroni et une carte de vigilance étiage en saison sèche pour le Maroni, la rivière Kourou et la Comté qui sont les trois cours d'eau pompés pour assurer l'alimentation en eau potable du département.

Les réseaux de mesure sont moins développés en raison de l'immensité du territoire et des difficultés d'accès à certaines zones. Les pluviomètres automatiques, qui transmettent les informations en temps réel, les pluviomètres enregistreurs et le radar du Centre national d'études spatiales (CNES), qui ne couvre que la zone côtière, fournissent des informations concernant les précipitations. Nous étudions la possibilité d'installer un radar à Maripasoula. À ces outils s'ajoute, en matière d'hydrométrie, le réseau formé par les stations positionnées sur les cours d'eau, notamment le long du Maroni. Contrairement aux autres CVH, certaines de ces stations mesurent également la salinité de l'eau.

Nous travaillons à la création d'un portail Vigicrues, sur le modèle de ce qui existe déjà à La Réunion. La modélisation doit également être développée, notamment sur les grands fleuves. Les autres enjeux majeurs concernent l'astreinte informatique qui n'est pas encore assurée et le manque d'attractivité de certains postes.

Les relations que nous entretenons avec la préfecture pour mener à bien nos missions sont très bonnes puisque celle-ci se dit prête à mobiliser un hélicoptère pour déplacer les pluviomètres en amont du Maroni et améliorer la connaissance hydrométrique du territoire. Des partenariats ont également été mis en place avec Météo France pour les aspects techniques et avec l'éducation nationale pour sensibiliser les élèves au risque inondation. Enfin, nous souhaitons développer la coopération avec le Suriname pour améliorer le suivi du Tapanahoni, l'un des principaux affluents du Maroni sur lequel nous n'avons, à l'heure actuelle, aucune visibilité.

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