Le maintien à domicile des personnes âgées est un enjeu de société et constitue une mutation qui va s’accélérer.
Deux éléments en témoignent. Il y a, d’un côté, les conséquences de la transition démographique et du vieillissement de la population. On estime qu’en 2030 il y aura près de 1, 6 million de personnes dépendantes. Il y a, de l’autre, le souhait, tout à fait légitime et compréhensible, des personnes dépendantes de vivre le plus longtemps possible chez elles.
Madame la secrétaire d’État, les aides à domicile font un travail véritablement remarquable au quotidien. Elles créent un lien de proximité, un lien social, précieux, auprès de personnes qui se sentent parfois isolées. C’est le cas notamment dans les territoires ruraux, et il faut saluer les interventions des centres communaux d’action sociale, les CCAS, et des associations d’aide à domicile en milieu rural, les ADMR.
Pourtant, le maintien à domicile est confronté à des problèmes chroniques : financement déficitaire ; plans d’aide de l’allocation personnalisée d’autonomie, APA, de plus en plus réduits sur les durées d’intervention ; difficultés à recruter du personnel et à le fidéliser ; emplois majoritairement à temps partiel. Je rappelle aussi que le salaire moyen n’est pas suffisamment attractif, même après des années d’ancienneté.
Les ADMR de mon département, la Mayenne, et le CCAS de la ville de Mayenne m’ont fait part de pistes de réflexion sur le plan national : par exemple, la rénovation du mode de financement des services d’aide à domicile, la meilleure reconnaissance des diplômes dans la rémunération ou la revalorisation du montant de l’indemnité kilométrique. J’insiste particulièrement sur ce dernier point : ce montant stagne à 0, 35 euro depuis 2010, alors que les prix des carburants ne cessent de grimper, ce qui constitue un grave problème de mobilité pour les personnes qui vivent en milieu rural.
Madame la secrétaire d’État, comment entendez-vous revaloriser le statut des aides à domicile et améliorer leurs conditions de travail ? Quelles politiques publiques viables comptez-vous mettre en place ?
Prendre soin des professionnels du maintien à domicile et du service à la personne en général, c’est prendre soin, par ricochet, des personnes dont ils ont la charge, à savoir les personnes dépendantes. Cet enjeu nous invite à nous poser la question de la place que nous voulons donner aux plus fragiles dans notre société.