Intervention de Christelle Dubos

Réunion du 23 octobre 2018 à 9h30
Questions orales — Numerus clausus et déserts médicaux

Christelle Dubos :

Monsieur le sénateur Michel Canevet, je vous remercie de votre question, qui s’inscrit tout à fait dans le cadre du plan Ma santé 2022 présenté par le Président de la République le 18 septembre dernier.

En effet, l’adaptation des formations aux enjeux de la santé de demain a été identifiée comme un axe prioritaire de travail. Chacun le reconnaît dans cette enceinte, le numerus clausus, s’il est utilisé seul, est un outil inadapté pour assurer une couverture suffisante en professionnels de santé sur l’ensemble du territoire national.

Chacun a aussi pu en faire l’expérience, la sélection opérée via le numerus clausus sur des critères peu pertinents par rapport à l’exercice que l’on attend de la pratique médicale est un gâchis humain. En le supprimant à l’issue de la première année, la réforme que nous engageons est pragmatique. Elle permettra de recruter des étudiants de profils divers qui pourront s’orienter progressivement vers un métier au cours du premier cycle.

S’agissant de la deuxième partie de votre question portant sur l’accès aux soins, plusieurs leviers ont déjà été actionnés pour agir dès à présent.

La régulation des étudiants de troisième cycle s’adapte aux besoins démographiques des régions et à leurs capacités de formation. Ainsi, 474 postes d’interne ont été ouverts en Bretagne à l’issue des épreuves classantes nationales, les ECN, en 2018, soit 6 % de plus que l’an passé. C’est une augmentation supérieure à la moyenne nationale, qui est de 4 %.

Nous encourageons également la conclusion de contrats d’engagement de service public, ces bourses versées aux étudiants en médecine en contrepartie d’une installation dans un territoire manquant de professionnels. Environ 80 étudiants en médecine bretons ont signé un tel contrat depuis la mise en place du dispositif, dont 43 ces trois dernières années.

Enfin, je veux saluer le travail de l’agence régionale de santé de Bretagne, qui anime depuis 2013 une convention régionale pour favoriser l’installation des médecins, et soutient dans ce cadre des initiatives variées et parfois innovantes.

Je pense à l’opération généraliste dating, qui met en relation les futurs médecins généralistes et les professionnels de santé déjà installés, et qui a déjà débouché sur douze installations. Je pense aussi au développement de 90 maisons de santé pluriprofessionnelles situées, pour les trois quarts, dans des territoires en difficulté. Je pense enfin aux 35 projets de télémédecine opérationnels dans des domaines variés – plaies chroniques, dermatologie, gériatrie, psychiatrie, AVC, cardiologie, insuffisance rénale.

Monsieur le sénateur, vous l’aurez compris, nous sommes pleinement engagés aux côtés de tous les acteurs pour garantir le meilleur accès aux soins et offrir une meilleure formation aux étudiants qui se dirigent vers la médecine.

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