Monsieur le ministre, vous supprimez le TODE pour les agriculteurs et venez en audition au Sénat avec une vingtaine de fonctionnaires ! Le paradoxe est un peu particulier.
Pour ce qui est du rétablissement des finances publiques, je suis cartésien et agriculteur, je compte facilement. Le déficit annoncé pour 2019 atteint un niveau inégalé à près de 100 milliards d'euros ; le déficit commercial de la France est à 63,5 milliards d'euros quand il n'était qu'à 48,3 milliards d'euros en 2016 et les pronostics pour 2018 l'établissent à 70 milliards d'euros ; les 10 milliards d'euros du coût de la suppression de la taxe d'habitation pèsent pour plus de 6,5 milliards d'euros sur la dette publique ; le déficit public est à -2,5 % du PIB alors que l'Allemagne est à +2,4 % du PIB ; c'est six fois plus que la moyenne de nos partenaires européens ; la dette publique est à 98,7 % du PIB en 2018 et sera peut-être à plus de 100 % à la fin du mandat du Président de la République ; le déficit pour 2018 sera de 80 milliards d'euros, ce qui alourdit encore la dette française ; le niveau de la fiscalité française est le plus élevé de toute l'Europe, puisque nous avons dépassé le Danemark ; la France est la championne des dépenses publiques des pays de l'OCDE ; la masse salariale augmente de plus de 1,6 % et alors que vous nous avez annoncé la suppression de 50 000 postes de fonctionnaires ; l'augmentation des dépenses publiques est deux fois plus rapide qu'entre 2010 et 2016 ; quant au chômage, la France est au 24e rang européen, juste devant l'Italie, l'Espagne et la Grèce. Montesquieu écrivait : « J'aime les paysans ; ils ne sont pas assez savants pour raisonner de travers. » Je suis comme eux, je ne raisonne pas de travers et quand je vois tous ces chiffres, je ne crois pas du tout que nous allions vers le rétablissement des finances publiques. Les contribuables paient toujours mais ils ne voient aucune amélioration.