L’article 1er est l’occasion d’aborder de nombreuses questions. Deux d’entre elles me paraissent essentielles.
La première question concerne les quelque 200 000 Britanniques qui résident en France et, ne les oublions pas, les 4 millions de Britanniques qui traversent le Channel pour les vacances, voire pour travailler chez nous quelque temps.
Pour toutes ces personnes, la garantie de la continuité de leurs droits est importante : droit au séjour, droit aux prestations sociales, droit au travail pour ceux qui résident en France et droit à la libre circulation pour celles et ceux qui viennent passer quelques moments dans notre pays.
Au regard de notre histoire commune, les Britanniques doivent bénéficier – nous en sommes toutes et tous convaincus – d’un traitement bien plus favorable que celui qui est réservé aux ressortissants d’un pays tiers. Cela n’est possible qu’à deux conditions. Tout d’abord, madame la ministre, le Gouvernement doit préparer dans le cadre des ordonnances un texte permettant au mieux d’atteindre cet objectif. Ensuite, le principe de réciprocité doit s’appliquer pleinement, de telle sorte que nos concitoyens vivant en Grande-Bretagne – ceux qui y resteront, mais aussi ceux qui décideront de revenir – puissent bénéficier des mêmes garanties.
La deuxième question que je souhaitais évoquer concerne le sujet fondamental des activités économiques. Les échanges avec la Grande-Bretagne sont considérables. Le Royaume-Uni est l’un des pays avec lesquels nous avons un excédent commercial important, de près de 11, 6 milliards d’euros, dont 2, 5 milliards d’euros au titre des produits agroalimentaires et agricoles. Le Royaume-Uni est notre troisième client en matière de produits agroalimentaires et notre deuxième fournisseur de produits halieutiques, dont 80 % sont transformés dans les entreprises des Hauts-de-France et de Normandie.
En écho à l’intervention de mon collègue Laurent Duplomb, j’appelle le Gouvernement à la plus grande vigilance : il est nécessaire de maintenir un niveau élevé de sécurité sanitaire pour les produits entrants, ce qui demandera, pour les services concernés, évidemment des effectifs plus importants que ceux qui ont été annoncés. Quarante équivalents temps plein, c’est insuffisant. Un minimum de quatre-vingt-dix postes me paraît plus réaliste, d’autant que certains experts affirment qu’il faudra créer cent cinquante emplois. En tout état de cause, cet effort qui devra être important ne figure pas aujourd’hui dans le projet de loi de finances.