Intervention de Jacques-Bernard Magner

Réunion du 13 novembre 2018 à 14h30
Questions d'actualité au gouvernement — Grève des enseignants

Photo de Jacques-Bernard MagnerJacques-Bernard Magner :

Ma question s’adressait à M. le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse, mais je prends acte que c’est M. le secrétaire d’État chargé de la jeunesse qui me répondra.

Hier, pour la première fois depuis bien longtemps, tous les syndicats d’enseignants ont appelé à une grève unitaire, ce qui traduit le malaise des enseignants devant vos projets de suppression de postes pour 2019.

Alors que les effectifs vont continuer à augmenter au collège et au lycée, de 30 000 élèves pour cette rentrée et de 40 000 pour chacune des deux suivantes, vous supprimez 2 650 postes d’enseignant dans l’enseignement secondaire public, 550 dans l’enseignement secondaire privé, 400 emplois administratifs et techniques et 50 emplois dans l’enseignement technique agricole.

Cette diminution des postes budgétaires va entraîner une augmentation du nombre moyen d’élèves par classe, dans un contexte de réforme du baccalauréat et des programmes de lycée et de mise en œuvre de la loi relative à l’orientation et à la réussite des étudiants. S’ajoute à tout cela la réduction des moyens destinés à la formation des enseignants.

La seule mesure positive de votre budget, c’est l’octroi d’une prime de 2 000 euros aux enseignants des réseaux d’éducation prioritaire renforcés, les REP+, mais ce n’est que l’application mécanique de l’accord « parcours professionnel, carrières et rémunérations » conclu par le précédent gouvernement.

En ce qui concerne le primaire, les enseignants ne sont pas dupes : les postes créés en 2019 ne permettront même pas d’assurer la moitié des dédoublements de classes de CP et de CE1 non encore mis en place dans les REP+. Pour honorer cet objectif, il aurait fallu au moins 4 000 postes supplémentaires, quand vous en créez seulement 1 800.

Vos orientations budgétaires sont contradictoires avec les réformes que vous avez déjà engagées ; elles en entament la crédibilité. Quand annoncerez-vous enfin des mesures qui donnent de l’espoir à nos enseignants ? Quand donnerez-vous à l’école de la République les moyens dont elle a besoin ?

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