Il faut élargir un peu le débat, car il est aussi question ici du pouvoir d’achat des salariés et du principe des vacances pour tous. Malgré les initiatives de Jean Zay en 1936, les vacances pour tous ne sont pas encore une réalité, en particulier s’agissant des catégories populaires. Les comités d’entreprise et les chèques-vacances permettent à de plus en plus de Français de partir en vacances. Il ne faut pas oublier que les chèques-vacances représentent 1, 5 milliard d’euros par an de fait investis dans l’économie touristique française. Sachant que la dépense touristique est effectuée en France à hauteur des deux tiers, on mesure l’incidence du dispositif des chèques-vacances pour l’ensemble des territoires de notre pays. Ce débat concerne donc aussi les hôtels, les campings, les offices de tourisme, l’ensemble des aménagements et des aménageurs. Il faudra associer à ce groupe de travail des parlementaires, des élus locaux, des représentants des syndicats et des professionnels… On le voit bien, tout cela est plus complexe qu’il n’y paraît.
Le tourisme représente en France 2 millions d’emplois directs et indirects. Je ne suis pas certain que nous puissions régler une question aussi importante d’ici à la fin du mois de décembre. Je suis favorable à la constitution d’un groupe de travail, si nécessaire, mais encore faut-il définir l’objectif. Si nous donnons la priorité aux vacances pour tous et au pouvoir d’achat, comme je le souhaite, il convient de s’opposer au dispositif de l’article introduit par l’Assemblée nationale. On ne peut pas, d’un trait de plume, réduire à néant les efforts faits depuis des années pour promouvoir les vacances pour tous et développer ainsi le secteur du tourisme, lequel représente 7 % du PIB français. Les acteurs privés et publics de l’une des industries majeures de notre économie nationale méritent, à mon sens, un peu plus de considération.
Il serait bon que chacun puisse disposer du rapport que l’Inspection générale des finances a consacré en 2016 à cette question et qui se prononçait contre l’assujettissement à cotisations sociales de ces avantages accordés aux salariés.